HISTOIRE DU VILLAGE DE BESCAT

LE  VILLAGE  DE  BESCAT
HAUT LIEU D’OSSAU

Son histoire, celle de ses habitants et des seigneurs de ce nom

SOMMAIRE :
Chapitre 2 :  Pourquoi ?
Chapitre 3 :  Nostre village, nostre Pays, nostre jardin
Chapitre 4 :  Origine du nom, étymologie
Chapitre 5 :  Histoire       
Chapitre 6 :  Lieux, monuments, et œuvres d’art
Chapitre 7 :  Personnages historiques
Chapitre 8 :  Personnages récents et contemporains
Chapitre 9 :  La paroisse de Bescat
Chapitre 10 :  La présence des cagots       
Chapitre 11 :  Les Bescatais
Chapitre 12 :  Evolution du village et de sa population
Chapitre 13 :  La vie de nostre village
Chapitre 14 :  L’avenir de nostre village
Chapitre 15 :  Conclusion
Chapitre 16 :  Note concernant nos sources      
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Chapitre 2 - POURQUOI ?
Autrefois, dans nos rêves d’enfants, il y avait toujours ces montagnes et leur immensité restreinte, car petit à petit, au fur de nos découvertes, de nos contemplations, elles finissaient par être nôtres, et nous arrivions à les connaître en détail ; de vraies amies que nous nous étions appropriées, avec qui nous pouvions conjuguer nos frissons d’adolescents, et à qui nous pouvions, silencieusement, confier nos rêves d’avenir et nos espoirs.

Mais elles étaient surtout notre terrain d’aventure, et nous étions dignes des plus grands explorateurs.

Il y avait tous ces sentiers dont chaque détour était un enchantement, ces sentiers aux abords desquels l’on découvrait des fleurs parfois rares comme l’introuvable Edelweiss ou endémiques, mais toujours bigarrées et aux senteurs multiples ; ces sentiers ou l’on frissonnait sous l’alternance des chaleurs des alpages et des fraîcheurs offertes par les ombres des bois et sous-bois ; ces sentes qui venaient mourir sur les berges des alpages, ou sur des rochers escarpés ; une nature à nulle autre pareille et tellement « de chez nous » !

Il y avait les châtaignes, piquantes mais petites et rondes comme des perles sauvages, que l’on ramassait ainsi que des trésors, lorsque l’on partait sur la colline gravir les échelons de ces palombières mystérieuses qui nous tendaient leurs bras vermoulus et nous rappelaient les aventures prédatrices, saisonnières, répétitives et simples, des générations paysannes passées tentant d’intercepter les migrations.

Il y avait aussi les couchés de soleil flamboyants qui parlaient d’horizons lointains, si beaux, que l’on préférait les imaginer que les connaître. Ils nous parlaient de ces contrées éloignées mais juste à côté, de ces endroits qui nous fascinaient mais où, trop bien chez nous, l’on aurait jamais réellement envie d’aller nous perdre, de tous ces « ailleurs » que l’on finissait par rejeter car ils étaient trop différents de nos montagnes chéries,  car ils n’étaient pas « notre chez nous ».

Il y avait enfin les vents qui déferlaient des sommets du sud et dont les mugissements nous rendaient humbles et craintifs. C'est alors que nous entendions nos arbres, fléchis sous les bourrasques, geindre et se plaindre chacun leur patois. L'on constatait le lendemain matin le trépas de ceux qui n'avaient plus eus la force de résister et avaient été arrachés par le vent. Quelques branches brisées, quelques souches renversées, autant de stigmates des colères sauvages des dieux montagnards …….

Nos montagnes n’étaient ni grandes, ni petites ; les rochers nous paraissaient des montagnes, et nos montagnes nous paraissaient parfois des rochers …….

A fil des années, et la vie d’homme s’avançant au même rythme que l’audace de nos excursions, ils étaient devenus des amis intimes, qui toutefois nous impressionnaient encore. Mais ainsi qu’on le ressentait, eux aussi nous parlaient comme à des confidents, nous appelaient au fond de notre âme à venir partager avec eux des instants magiques dont l’on pourrait reparler tout au long de l’année. Notre « Jean Pierre » mangeur d’hommes, les altiers « Balaïtous, Lurien, Palas, ou autres …. », et ceux que l’on découvrirait plus tard, sommets ou gouffres, les oubliés qui devinrent un jour inoubliables. Tous avaient un point commun : Lorsqu’on allait les gouter, lorsqu’on les gravissait, l’on était toujours  émerveillé de la vue que l’on avait qui permettait de voir au-delà de la vallée et de ses ramifications.

Et puis surtout, les innombrables départ de promenades latérales, interstitielles entre pentes abruptes, là où personne ne va sauf nos bovins, ovins et caprins libres et bien campés sur leurs sabots, mais où nous, nous aimions errer, faire semblant de marauder, et découvrir des mondes imaginaires ……. Quelques restes épars de tentatives d’apprivoisement de la nature par les communautés villageoises courageuses, ou de rares tentatives industrielles sans lendemain,  beaucoup de friches sauvages, des petites immensités semi abandonnées …….

Progressant silencieusement à l’ombre des quelques belles futaies pentues de la forêt du Bager, des flancs du Reil et de biens d’autres bois plus montagneux, nous avions l’espoir d’apercevoir un jour l’un des ours que l’on évoquait tant nous faire face. Si possible une belle femelle accompagnée d’’un ou deux oursons. Ou bien encore entendre le chant d’amour du très rare grand tétras. Et pourquoi pas, même un lynx ou un loup hispanique ayant, à la faveur de la nuit, franchi les hauts cols frontaliers.

Mais notre vie n’était pas qu’aventurière, et nous trouvions de grandes joies à aller observer le dur labeur des cultivateurs, et les aller et retour des éleveurs menant leurs bêtes paitre aux champs. Nous mettions parfois, pour les foins, nos jeunes bras citadins à leur service, ou en accompagnons d’autres lors de la transhumance, quelques kilomètres sur les routes départementales et chemins rocailleux menant aux alpages, dans le ballet incessant des patous et labrits guidant les bêtes.

Le soir, après la traite, dans de grands brocs de fer blanc, nous allions à la ferme chercher le lait, quelques œufs, ou bien même un poulet.

Nous nous souvenons encore, du vieux père machin, hâble et sec, toujours caché sous son béret, qui labourait encore avec une antique charrue tractée par des bœufs.

Que de bonheurs partagés …….

Il y avait donc ce pays différent, minuscule mais grand d’histoire, et si magique d’intimité, de tendresse, d’amour, que l’on appel Béarn ; et surtout notre vallée dite d’Ossau sans que l’on sache vraiment pourquoi …….

Un lieu unique à qui l’on voudrait, bien des années plus tard, crier tous les jours à quel point on l’a aimé, on l’aime et on l’aimera ;

Un lieu magique dont la passion partagée participe depuis à unir notre famille dans une mémoire commune.

Le tabernacle de tous nos innombrables émois d’enfants et d’adolescents ……
Notre album de souvenirs magnifiques …….

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Chapitre 3 - NOSTRE VILLAGE, NOSTRE PAYS, nostre jardin

Mais ou se love t’il nostre village, ce haut lieu ?

Loin à la croisée des sud de Pau et d’Oloron, déjà en haute montagne mais avant cette aride Espagne, dans ce petit havre si chaud au cœur que l’on appelle la vallée d’Ossau.

A la naissance de celle – ci, dans son axe presque exacte. Cette situation lui permet d'offrir un superbe et unique panorama sur l’ensemble de celle-ci, et sur le pic emblématique de la vallée, le Pic du Midi affectueusement appelé en ses terres « Le jean pierre ».

Il s’agit d’une petite commune de par sa surface, d’environ 7 km2, qui héberge environ 250 habitants, soit une densité de l’ordre de 37 habitants au km2. Le dépeuplement continu de ces lieux privilégiés modifiera encore sans doute cet état. Son altitude, quant à elle, est comprise entre 335 et 569 m, et est en moyenne de 459 m, et tout laisse à penser qu'elle le restera … .

Elle a été érigée sur les flancs de la moraine frontale du monumental glacier Ossalois des ères glacières, formant avec celle qui lui fait front sur l’autre versant, un amphithéâtre dominant et limitant la cuvette d'Arudy.

Alentours, dans les quelques landes plates et assoupies qui bordent ses pieds, de grands rochers éparses, descendus il y a plus de quinze mille ans des sommets, agrémentent les prés de leur sauvagerie mal domestiquée.

Et tout au bout, comme un viseur sur le canon de la vallée, notre « Jean Pierre », l'ami de toute cette communauté montagnarde, qui du haut de ses deux grandes oreilles veille sur le bétail et les moissons.

De nous jusqu’à lui quelle enfilade de sommets, coins, recoins, petits torrents, et villages assoupis, tous avec la même âme, mais si dissemblables …….

Bescat est à l’image des villages Béarnais Ossalois.

Les villages Béarnais Ossalois, réunissent presque toujours la même texture : En leurs centres, comme deux inséparables, l’église et la maison forte (ou domenjadure, sorte de micro château apparu à la fin du moyen âge, ou résidait le Domenjer ou seigneur de paroisse, composée en général d’une sorte de tour jouxtant ou surmontant un humble corps de logis d’esprit cubique parsemé de meutrières pour les plus anciennes et de fenêtres pour les autres). Autour de cette église et de cette maison forte, la mairie, quelques maisons villageoises, quelques maisons de ferme, un ou deux commerces, des lavoirs, abreuvoirs, et de nombreux rappels religieux tels que statues ou croix de fer forgé ou pierre. Autrefois, beaucoup de ces villages bénéficiaient d’un colombier, en général propriété du domenjer, et un moulin à vent ou à eau.

Les maisons sont fabriquées de pierre ou de galets du gave jointoyées au mortier de chaux, et reçoivent des couvertures ardoise, souvent percées de fenêtres de toit propres au pays. Des balcons de bois s’inscrivant sous ces toits et protégés par eux viennent parfois égayer les façades. La plupart de ces maisons voient leur porte d’entrée enchâssée sous une voute de pierre dont la clé reçoit un motif le plus souvent daté.

Une flânerie  à travers les ruelles étroites, sinueuses et abruptes de Bescat, parfois reliées entre elles par des sentiers piétons transversaux circulant entre les murs bordant les jardins des maisons particulières, permet de goûter cette atmosphère si particulière.

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Chapitre 4 - ORIGINE DU NOM – ETYMOLOGIE
(Bescat – Becsad  – Abescat  – Abescad  – Avescat – Besquad …….)

Étymologiquement son nom, très énigmatique, signifierait selon différentes analyses: " Terre relevant d'un évêque ". En effet la forme « Abescat », relevée dès 1270 dans une charte Ossaloise rédigée en latin peut laisser à penser qu’il s’agissait de la dépendance d’un évêque (« abesque » en Béarnais). La même forme « Abescat » se retrouve également dans le recensement de 1385. Peut-être alors s’agissait – il d’une sauveté, ce que pourrait laisser penser le plan circulaire du village. D’autres, s’attachant au terme plus ancien (1154) de « Bescad » l’ont fait venir de Bascus (le Basque). L’hypothèse parfois évoquée selon laquelle son nom viendrait de l’adjectif Gascon « Avescat »  (l’Englué), ne semble pas à retenir.

Le nom se rencontre ensuite en 1418 sous la forme de « Besquat »  dans le cartulaire d’Ossau ou livre rouge, puis « Avescat » en 1495 dans les comptes rendus des syndics d’Ossau et tout au long du XVI° siècle, et ce n’est que progressivement, aux XVII° et XVIII° siècles qu’il adopte progressivement sa forme définitive et actuelle, proche de celle d’origine, de « Bescat ».

En ce qui nous concerne, du fait d’une forte présence Gallo-Romaine dans la vallée (bielle, Buzy, …), et aussi de la présence avoisinante d’autre villages aux noms d’origine latine, nous pencherions plutôt pour « Bascus », non « le Basque », mais en ces siècles lointains « le Vascon », c'est-à-dire en référence aux populations  de l’ensemble des contrées ouest et nord-ouest environnantes (Bascus = Vascon = Gascogne ……). Ethnies dont les Béarnais et notamment les montagnards se différentiaient.

Pourquoi ne pas imaginer que les fondateurs du village ou premiers seigneurs étaient effectivement « gascons » de façon suffisamment notoire pour que l’histoire ne retienne que cela.

Leur présence dans les chartes du XII° siècle montre leur rang social élevé. Pouvaient – ils descendre de ce que l'on appelle « le sang de Gascogne », c'est à dire l'ensemble des descendants directs des premiers ducs de Gascogne. En effet, toutes les familles comtales ou vicomtales avoisinantes en étaient issues. Ce serait ces premiers seigneurs, qui à travers cette singularité et par distinction d'avec les autres occupants de la vallée, auraient pris ce surnom et l’auraient donné au village se développant autour de leur première fortification (cf. ci-dessous).

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Chapitre 5 - HISTOIRE

A l’origine, l’on peut penser que le site a été choisi sur une ancienne voie de transhumance traversée deux fois l’an par les troupeaux Ossalois regagnant leurs terres hivernales du Pont-Long ou remontant aux alpages printaniers. Cette voie traverse en effet le haut de Bescat du nord au sud. Le village aurait également été traversé, d’est en ouest, par un chemin secondaire des pèlerins de Saint Jacques de Compostelle.

Il faut enfin prendre en compte sa situation privilégiée à l’entrée de la vallée, presque au confluent des routes menant à Pau ou à Oloron.

Sans doute, comme c'est généralement le cas dans ce type de village dominé par une motte, il s'agit d'une communauté regroupée autour d'une fortification, après construction de cette dernière. En effet, à cette époque, le seigneur bâtissait ses logis et fortification sur promontoire lui permettant de veiller sur le territoire qui lui avait été attribué, puis distribuait autour des terres à des paysans cadets de famille et recrutés dans les villages alentours.

L’évocation du lieu est apparue pour la première fois en avril 1154 sous la graphie de Bescad (Raymond Guillaume de Bescad), lors d’un acte d’inféodation à la couronne Aragonaise, ayant eu lieu à Canfranc. Dans cet acte, la notabilité du seigneur de Bescad  apparait comme comparable à celle des autres signataires, et l’on peut penser que l’ensemble de ceux - ci regroupait les principaux notables Ossalois ayant une importance reconnue et suffisante pour certifier l’acte.

Mais qui était ce « Raymond Guillaume de Bescad » ? Il peut s’agir, ainsi que c’était généralement le cas au X° et XI° siècles pour la création de nouveaux villages (et la communauté des prénoms nous le rend cette hypothèse plausible) d’un rejeton d’une famille consanguine et cadette de la puissante famille des seigneurs et vicomtes d’Oloron dont la branche aînée s’était éteinte cent vingt ans plus tôt dans la famille des vicomtes de Béarn, ces deux familles étant toutes les deux cousines et issues du sang de Gascogne.

En effet, les prénoms (Raymond et Guillaume ou Guilhem) du premier seigneur de Bescat connu sont typiquement ceux utilisés de façon récurrente dans plusieurs branches cadettes issues du sang de Gascogne. Mais on les retrouve aussi, un plus au nord et à la même époque, très présents dans la puissante famille des ducs d’Aquitaine et comtes de Rouergue. Précisons également que les prénoms Guillaume et Raymond seront les prénoms fréquents des aînés de la puissante famille Espagnole des Moncade, Vicomte de Béarn soixante ans plus tard, et qu’il n’est pas impossible non plus que Raymond Guillaume ait été un cadet de cette dernière venu s’implanter en Ossau (les échanges entre Ossau et Aragon par le col du Somport était alors variés et constants), ce qui expliquerait qu’il soit l’un des premiers signataires de ladite charte d’inféodation. En effet, tout au long du XI° siècle, de nombreux Aragonais viendront s’établir en Béarn, et notamment en Ossau. Enfin « Raymond Guillaume de Bescad »  pouvait aussi être cadet d’une des familles seigneuriales avoisinante, et notamment de celle de Buzy ainsi qu’on le verra ci – après, qui était selon toute vraisemblance issue elle-même des vicomtes d’Oloron.

Quoiqu’il en soit, l’antique noblesse des origines de «Raymond Guillaume de Bescad »  ne fait aucun doute.

« Raymond Guillaume de Bescad » n’était sans doute pas le fondateur de « Bescat ». Il s’agissait plus probablement de l’un de ses ancêtres proches.

Les premiers seigneurs de Bescat, inconnus de nous, devaient remonter à la fin du X° ou au début du XI° siècle, car c’est en effet de cette époque que l’on peut dater l’aménagement de la motte dite « Arribe » qui recevait alors leur fortification. Ils n’étaient sans doute pas assez puissants ou encore inexistants en 1096, sinon ils auraient sans doute figuré dans une charte de cette date, qui rappelle la dédicace de l'église de St-Pé de Générest et qui cite parmi les seigneurs Ossalois de quelque importance les représentants des familles seigneuriales de Busy, de Castet et de Laruns. (cf. Chapitre Personnages)

Notre conviction, à la lecture des cartes de découpage des différentes seigneuries au XII° siècle, est que la seigneurie de Bescat a été créé vers la seconde moitié du XI° siècle par un démembrement, ou un partage, de celle de Busy dont on trouve des traces plus anciennes. Nos premiers seigneurs étaient t’ils cadet de cette première maison « de Buzy » et parent des seigneurs de ce nom cités plus haut ?

L’on ne le saura probablement jamais avec certitude !

Pourquoi avaient – ils choisi ce lieu ? Sa situation privilégiée à l’entrée de la vallée, au confluent de l’ensemble des voies évoquées en tête du présent chapitre, faisait de lui un carrefour médiéval et lui garantissait un rôle local majeur.

Dans les premiers temps, il s’agissait sans doute d’une humble fortification par palissades de bois d’un lieu considéré comme stratégique et défendable, et de l’existence en son sein d’une petite bâtisse un peu plus forte mais à peine moins misérable que l’habitat rural de l’époque.

Sans doute de cette époque datent aussi les premières « masures » qui ont du s’agglutiner alentours, à flanc de coteau.

Il est donc presque certain que l’embryon de communauté villageoise ainsi constitué n’existait pas encore lors des destructions et pillages consécutifs aux invasions scandinaves du IX° siècle (vers 840 / 870) …..

La région était alors particulièrement sauvage et dépeuplée, maîtrisée par des seigneurs cadets des familles vicomtales locales ou voisines (à l’époque il n’y avait pas ou quasiment pas d’anoblissements), et, comme on l’a dit, il est probable que le dit Raymond Guillaume de Bescad était l’un d’entre eux.

Leur rôle, tel qu’il avait été institué par Gaston IV de Béarn à la fin du XI° siècle, était de veiller à la sécurité de la route commerciale traversant les Pyrénées par le col du Somport, laquelle était également l’une des principales routes du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle. Il est fort probable que c’est parmi ces seigneurs locaux également rudes montagnards que Gaston IV recrutait certains de ses capitaines chargés d’encadrer les troupes qui l’accompagnèrent en Palestine jusqu’à la prise de Jérusalem, ou celles qui plus tard participèrent avec lui aux débuts de la Reconquista en Aragon, et notamment à la prise de Saragosse. Peut – être le père de notre Raymond Guillaume vécut – il toutes ces aventures avec son prince ?

Puis le nom se rencontre, durant les deux ou trois siècles suivants, alternativement, sous les graphies « Avescat » et « Abescat », redevenues sans doute par contraction « Bescat ».

Durant cette période, plusieurs membres de cette famille deviendront abbés de Sainte Christine du Somport, monastère fondé à la fin du XI° siècle par Gaston IV de Béarn. D’autres seront délégués de la vallée dans différentes négociations.

En 1347, lors de la fondation de la bastide de « Rébénacq », la seigneurie de Bescat était suffisamment vaste pour que la fondation de cette dernière puisse se faire sur « des terres incultes dont l’Abbé (laïque) « d’Avescat » ne se servait pas ».

Une simple analyse géographique, permet en effet de voir que l’étendue de ses possessions avant cette cession faisait de lui un des seigneurs puissant de la vallée d’Ossau et très possessionné en terres agraires, sachant que sur les autres communes plus montagnardes celles-ci étaient plus réduites.

La raison de ce détachement provenait de la volonté commerciale et militaire du comte de Béarn de disposer d’une place  sur la route commerciale entre Pau et l’Espagne, en aval de la vallée d’Ossau. A cette occasion la seigneurie de Bescat d’après 1347 perdit environ 55 % de sa surface.

Peu après, lors du dénombrement des feux des différents villages de la vallée opéré sous Gaston Phoebus en 1385, le village de Bescat comportait quatorze feux principaux (foyers, familles d’une certaine importance regroupés en maisons « casalères », c’est dire payant l’impôt). L’on admet communément qu’il faut à l’époque multiplier le nombre de feux par 4,5 environ pour connaitre la population réelle. Le village de Bescat devait alors comprendre de 65 à 70 habitants environ.

Précisons qu’à cette époque et ainsi qu’on le verra, le village de Bescat, comme les villages de Buzy, Izeste, et Rébénacq,  hébergeait en outre de nombreuses familles de « Cagots » qui n’étaient pas comprises dans ce dénombrement du fait qu’elles vivaient sur le territoire du village, mais à l’écart de celui – ci, et le plus souvent dans les bois.

Les seigneurs puis abbés laïcs de Bescat devaient avoir conservé des possessions sur le territoire de Rébénacq car une propriété seigneuriale et un château sont attestés tout au long des XV° et XVIème siècles, alors que par essence la bastide de Rébénacq était « franche » et ne pouvait avoir, elle, de seigneur autrement que « hors les murs ». Par ailleurs de nombreuses terres proches de la bastide et de l’église étaient dites « abbatiales » alors qu’il n’existait aucune abbaye religieuse alentours. Il est probable d’ailleurs que les seigneurs de Bescat ont essentiellement résidé dans ce château, qui n'existe plus mais dont on retrouve quelques traces durant la même période.

Il s’agit d’une période d’environ deux cent ans, stable politiquement car les rois de Navarre s’attachaient à rester neutre lors des conflits voisins, mais sur laquelle l’on est peu renseignée quant à la vie locale. En effet, à part les problèmes liés vers la fin de celle - ci aux guerres de religions (1569 – 1570), l’on ne connaît que peu de choses à l'exception d'un complot contre la royauté Navarraise, que le seigneur de Bescat participa d'ailleurs à déjouer comme on le verra.

Durant cette période le village se développa à flanc de coteau en s’inspirant de l’urbanisme de l’époque. En effet le bel ovale, formé des deux rues montantes, rappel la forme d’une bastide, ou sauveté, bien que cela n'en soit pas, le village étant bien antérieur.

Durant les guerres de religion la vallée d’Ossau sera le théâtre de terribles affrontements. Bescat restée catholique, sera épargnée par les armées royales catholiques d’Antoine de Lomagne, baron de Terride, mais le sera aussi, ce qui est plus étonnant, par celles protestantes de Jeanne d’Albret, venues en représailles et commandées par le sanguinaire « Comte de Montgoméry ». Sans doute, et ainsi que les études généalogique le laissent percevoir, la  famille du seigneur de Bescat devait être proche des deux camps, et  d'éventuelles perspectives d'héritage avaient sans doute retenu les uns comme les autres dans leurs sacages !

Entre les XVI° et XVII° siècles le village de Bescat verra sa population décroitre légèrement, probablement du fait des épidémies, puisqu’à l’issue de cette période, dans un rôle non daté mais estimé fin XVI° ou début du XVII°, il ne comprendra plus qu’une douzaine de feus ou maisons importantes «imposées», dites « maisons casalières ».

Il faut préciser que la seigneurie de Bescat avait conservé un rôle local majeur tout au long de cette période et qu’elle était indissociablement liée à Rébénacq dont elle avait été amputée deux ou trois cent ans plus tôt ! Rébénacq devenue alors bien plus importante qu’elle du fait de son importance commerciale (44 feus dans le même rôle), lui restera d’ailleurs, jusqu’au début du XVIII° siècle, indissociablement liée. Il semble en effet que ce soit au début du XVIII° siècle que la seigneurie de Bescat ait été détachée, probablement par vente, du comté de Rébénacq, redevenu Vicomté de ce fait.

Lors de la réunion du Béarn avec la France sous l'Ancien Régime,  la seigneurie de Bescat avait conservé suffisamment de terres pour que certains terrains de Buzy et de Buziet, pourtant distantes d’environ 3 km, fasse encore partie de son tènement. D’ailleurs, lorsque les seigneuries de Bescat et de Rébénacq, seront érigées en baronnie en 1652, l’acte de constitution rappellera les dépendances originelles et historiques de la seigneurie de Bescat, et y figureront Rébénacq, une partie de Buzy et Buziet, et l’ensemble des moraines …… . Il faut préciser que ces dernières seigneuries avaient été partagées et morcelées depuis longtemps.

En 1653 une terrible peste envahit la vallée et sévit dans les villages d’Arudy, de Sévignacq, de Sainte Colome, Louvie Juzon, Castet et Béost. Pour une fois encore Bescat semble avoir été épargnée. Cela n’avait probablement pas été le cas lors des épidémies précédentes.

Un ultime rappel du territoire originel aura lieu, en 1691, lorsque les seigneuries de Rébénacq, Ste Colome, Bescat, et Buziet, seront érigées en « Comté de Rébénacq ».

Le Comté « de Rebenacq », soit pour l’essentiel les terres initiales des seigneurs de « Bescad » ou d’ « Avescat », restera ensuite uni pour sa majeure partie jusqu’à la Révolution.

En 1793, le château de Rébénacq sera saisit, vendu, puis détruit pour servir de carrière de pierres. Les terres seront morcelées et vendue en biens nationaux. Il ne reste aujourd’hui aucune trace de ce château qui était situé légèrement au sud du pic de Rébénac, et qui devait être déjà dégradé par manque d’entretien lors de sa saisie. Cela faisit en effet déjà longtemps que les « comtes de Rébénacs » ne venaient plus dans leur comté ….

L'abbaye laïque de Bescat ne faisait plus partie de ce comté depuis le début du XVIII° siècle, mais la majeure partie de terres en dépendaient encore.

Lors de leurs ventes, différents acheteurs se partageront les terres et propriétés, s’agissant parfois des anciens occupants ou de leur famille, et d’autres fois de fortunes peu claires, opportunistes et naissantes, comme celle des « Lavignolles » semble-t-il, qui dès le  début du XIX° siècle se retrouveront propriétaires d'une grande partie de ces biens.

Les archives de Bescat ayant été brûlées, une foule de documents qui auraient été bien utiles à la connaissance de l’histoire de Bescat ont disparus.

Anecdote :

Autrefois, les Bescatais s'étaient vus affubler du sobriquet de « carassous », soit « lézards ». Ce qui faisait allusion à l'exposition du village orienté plein sud et à la paresse consécutive de ses habitants qui auraient (selon les mauvaises langues) préféré se prélasser au soleil plutôt que d'aller au travail.

Une longue tradition de résistance Catholique :

Pendant la réforme et durant le gouvernement de Jeanne d’Albret, Bescat fut la seule commune d'Ossau à rester fidèle au Catholicisme. Le protestantisme était devenu la religion obligatoire, et des pasteurs furent installés dans chaque village. Les Bescatais, d’un accord unanime et tout au long de sa présence, refusèrent la réforme, ne se rendirent jamais à son culte, et, malgré les nombreuses persécutions qu’ils subirent, persévérèrent dans la foi catholique. Pour conserver la pratique de leur foi, ils s’assujettir à un joug pénible qu’ils supportèrent constamment en allant tous les jours d’obligation ou pour recevoir les sacrements, entendre la messe à Saint Pé de Genères, paroisse de Bigorre limitrophe du Béarn.

En récompense de cette fidélité, le Pape institua une confrérie dite des «cinq plaies de notre Seigneur», dans l'église de Bescat. De grandes « indulgences » étaient attachées à cette confrérie. Une bannière processionnelle et commémorative est encore conservée de nos jours.

Durant la révolution les villageois avaient protégé leurs prêtres et religieux de la fureur révolutionnaire qui souhaitait les exterminer, c’est ainsi que l’abbé Benoit, capucin, fut caché durant une longue période. L’abbé Lizier Lafourcade, réfractaire, vicaire de Bescat n’eut pas la même chance : Il s’était réfugié à Bosdarros où il se cachait dans la maison d’une parente. Il y fut découvert, arrêté, et emmené à Pau ou, le 16 septembre 1793, il fut condamné à la peine capitale pour «  refus de serment civique «, et guillotiné le lendemain.

Leur foi les poussera même jusqu’à protéger des religieux extérieurs à la commune : Casaubon, abbé de Bellocq, et le père Lavau, prêtres réfractaires se cachent à Bescat en 1794 et 1795.

C’est en souvenir de cette fidélité et de ces protections que leur église se verra dotée plus tard d’un « Autel privilégié ».

Sous le consulat les femmes de Bescat se révoltèrent à nouveau car elles n'acceptaient pas le nouveau curé concordataire. « Elles avaient fermé l'église, caché la clé, et refusaient d’en dévoiler l’endroit. », écrit dans ses mémoires le premier préfet de la région, en poste sous le premier empire. Citons-le :

« à l'occasion de l’arrivée en 1803 d'un curé-desservant, Simon Lapenne, récemment nommé par l'évêque de Bayonne, et qu'une partie des habitants, notamment les femmes, refusait de recevoir. Chaque jour, des insultes graves, des avanies, des menaces étaient prodiguées à cet ecclésiastique, qui ne pouvait parvenir à prendre possession de son église, dont il trouvait les portes fermées toutes les fois qu'il se présentait (les clefs de l'église et du clocher furent trouvées enfouies dans du fumier chez un particulier). Un jour, il s’est présenté à la porte de l'église pour y dire la messe qu'on venait de sonner, mais des femmes, l'ayant aperçu, fermèrent la porte en vomissant mille injures contre lui ; ces femmes étaient soutenues par un nommé Bergeret, instituteur. Les efforts du maire pour ramener ses administrés à l'obéissance aux lois étant demeurés infructueux, une brigade de Gendarmerie (un détachement armé de cinquante hommes pris dans la Garde nationale des villes d'Oloron et de Sainte-Marie) reçut l'ordre de se transporter dans la commune, afin de prêter main-forte à l'autorité. »

Le texte ne dit point comment cela se termina, mais nous imaginons que les clefs retrouvée furent remises au Prêtre qui du officier dans une église bien déserte.

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Chapitre 6 - LIEUX , MONUMENTS, ET ŒUVRES D’ART, PRESENTS ou disparus

Tissu urbain :

En 1385, Bescat ne comptait qu’une quinzaine de maisons et dépendait du baillage d’Ossau. Malgré des périodes successives de croissance et décroissance, Bescat s’est bien développé au fil des siècles suivants puisque l’on comptait, à la veille de la révolution, environ 75 maisons.

Beaucoup d’entre elles sont toujours debout, et l’on peut découvrir actuellement encore de belles maisons, groupées à flanc de coteaux, des XVI°, XVII° et XVIII°:

Dates relevées : 1599, 1674, 1735, 1773, ….

En 2004 a été démolie la plus belle maison du village, dite « Maisons Pouts », sise à l’angle des deux rues principales.

Cette maison, datant du XVI° et élevée sur trois niveau comprenait fenêtres à meneaux, tour, Porte gothique avec clé de voute, pièces et poutres aussi anciennes que magnifique,   que la municipalité s’est acharnée à détruire plutôt que de la restaurer, malgré les nombreuses propositions qu’elle avait reçue en ce sens ….. Les pierres remarquables n’ont certainement pas été perdues pour tout le monde …. Il est en tous cas fort dommage que ces éléments architecturaux, partie intégrantes du patrimoine du village, n’aient pas été conservés pour être réemployé dans une autre construction. Ils auraient ainsi été remis en valeur, et le village les aurait conservés pour son plus grand bénéfice.

Un mur latéral servant de soutènement à une maison voisine récente subsiste néanmoins. L’on peut y découvrir les restes d’un four à pains médiéval bouché.

Mottes:

L’on relève deux mottes d’origine féodales ou antérieures à Bescat:

1) Motte « féodale » dite « Motte Arribe » (cote 488 sur la carte d’Oloron n°4 au 20.000°): Sur celle-ci s’élevait certainement le château originel des seigneurs de Bescat. Il fut probablement abandonné très tôt (au XIV° semble-t-il), les seigneurs préférant résider dans d’autres lieux plus conforme à leur fortune et certainement plus confortable. Cependant il subsistait tout au long des derniers siècles une tour médiévale, comparable aux autres que l’on peut trouver dans la vallée. Citons ce texte du XIX° siècle :

« Description de la tour sise derrière la maison Badie (Actuellement Arribe) : Tous ces castels de la vallée, dont le détail va suivre, sont bâtis sur le même plan : deux salles superposées. On accède à la salle du 1er étage par un escalier droit, en pierre et voûté. Le palier en haut de l'escalier forme une pièce éclairée par de petites baies garnies de banc de pierre. Ce palier, qui a généralement de 2 à 3 mètres au carré, forme donjon ou tour carrée d'une hauteur de 15 à 20 mètres. La salle du 1er étage est éclairée par des ouvertures divisées en deux parties par une colonnette, ce qui en fait des baies géminées. Toutes ces petites forteresses paraissent dater des XII* ou XIIIe siècles. »

2) Motte « féodale » dite «du moulin à vent » (cote 496 sur la carte d’Oloron n°4 au 20.000°), sur laquelle se trouvait autrefois les restes d’un moulin à vent moyenâgeux dépendant de la seigneurie, l’un des plus important de la vallée.

Eglise :

L’église Saint Lizier, de par son emplacement et sa vue, a beaucoup de charme.

L'église, dédiée à Saint Lizier date du XVII° siècle, mais a du remplacer une église plus ancienne détruite sans doute pendant ou peu après les guerres de religion, laquelle portait probablement le même nom. Cette destruction devait sans doute être consécutive à un grand état de vétusté ou aux effets d'un tremblement de terre puisque Bescat avait été épargnée par les conflits. Peut – être aussi la communauté souhaitait elle une église de plus  grande taille pour accueillir la confrérie dite des «cinq plaies de notre Seigneur» instituée par le Pape à leur profit.

L’on a toujours considéré qu’il s’agissait là d’un indice du passage des pèlerins. En effet, Saint Lizier fut un évêque d'origine Espagnole, de la fin du V° siècle et du début du VI° siècle, qui a donné son nom à la cité épiscopale Ariégeoise, étape majeure sur l’une des principales route de Saint Jacques. Il est fort probable également qu'il passa dans la région au cours de ses voyages entre l'Espagne et la France.

Son architecture est intéressante, et l’on peut y admirer une belle abside en cul-de-four, l’ouverture en plein cintre de la nef et une voûte en bois, des bas-côtés qui pourraient avoir une origine romane, une voûte en bois de qualité, et au sud, un porche et une porte gothique.

A l’intérieur, l’on peut y découvrir un retable classé du XVII°, un autre en bois peint et doré du XVIII°, une Vierge en bois doré qui provient de l’ancienne chapelle Notre-Dame du Rosaire, et un Christ classé du XVIII° siècle. La répertoire des éléments architecturaux remarquables du Patrimoine de France précise pour l’église Saint Lizier: « Tableau représentant la Vierge en gloire, feuillages et fleurs stylisés, têtes d'anges, statuettes d'appliques, colonnes torses aux grappes de raisin, fronton rompu terminé en volutes, au centre de l'autel une tour surmontée d'une couronne ».

L’on peut également retrouver au pourtour la présence d’anciennes pierres tombales.

Enfin, sur l’autel l’on peut lire : « Autel privilégié ». Il s’agit d’inscription apposée après la Révolution française de 1789 parce que la paroisse avait protégé ses prêtres et religieux de la fureur révolutionnaire qui souhaitait les exterminer. L'évêque d'alors reconnaissant les mérites de Bescat fit inscrire au maître-autel ceci afin que la postérité se souvienne avec fierté de ce que leurs prédécesseurs avaient eu le courage de faire...

Chapelle disparue :

Elle portait nom "Notre-Dame du Rosaire", et devait, d’après la tradition, dater du XVI°, soit d’une période antérieure à celle de l’église Saint Lizier.

En effet, au coeur du village, à la croisée actuelle de routes se trouve un enclos jardiné ou siège une petite vierge menue... en ce lieu s'élevait encore il y a une trentaine d’année une petite chapelle qui aurait dû être classée ou inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. La chapelle était, en tous cas, antérieure au Roy Louis XV, ainsi que l'atteste son inscription sur la carte de Cassini.

Elle fut, hélas, rasée en 1978 par la commune sous le prétexte qu'elle gênait la visibilité routière... La vierge en bois présente dans l’église Saint Lizier semble provenir de cette chapelle.

Cimetière :

Un premier cimetière médiéval, aujourd’hui disparu, existait autour de l’église. Ce cimetière fut supprimé peu après la révolution, d’une part pour satisfaire aux nouvelles règles en vigueur, et d’autre part car il n’y avait plus de place disponible.

Le nouveau cimetière auquel l’on accède par un petit chemin contigu passant derrière l’église, typique exemple de cimetière rural, est situé à une soixantaine de mètres de celle - ci.

Croix :

La plus belle des croix du village est située sur la terrasse de l’église, sur le côté du Monument aux morts.

Le village possède en outre, peu après le départ d’une des deux routes sises en son sommet, une fort belle croix en fer forgé datant de 1931.

Quelques autres croix, aux détour des routes et chemins, sont à signaler.

Monument aux morts :

Le monument aux morts, du plus simple appareil, est situé à côté de l’église. Il montre qu’au moins dix jeunes Bescatais ont donné leur vie pour la France au cours de la première guerre mondiale.

Les noms de ces héros sont :











Jean François BATGUZÈRE 
Guerre de 1914-1918:

Soldat, mort le 25 août 1916 à Bescat des suites de ses blessures - Affecté au 12e R.I. basé à Tarbes (36° D.I. – 72° B.I.), né le 9 septembre 1893 à Bescat, fils de Jacques BATGUZÈRE et de Marguerite MIEDOUGÉ.

Benoît Evariste BERGÉ
Guerre de 1914-1918:

Soldat de 1° classe, mort le 21 septembre 1914 lors de la première bataille du Chemin des Dames, à la ferme d'Hurtebise, plateau de Craonne, Chemin des Dames (02, Aisne).

Affecté au 12e R.I. basé à Tarbes (36° D.I. – 72° B.I.), né le 11 janvier 1894 à Bescat, fils de Jean Baptiste BERGÉ et d'Honorine Elisabeth CATRIULET.

Il meurt héroïquement à la défense d'Hurtebise, lors de l’attaque allemande du 21 septembre 1914. Le 12° R.I. qui se trouvait en première ligne, reçu cette attaque. Trois jours auparavant il avait perdu son excellent chef le lieutenant-colonel Bolelli, et se trouvait un peu désorienté par l'inexpérience de son remplaçant. Il y eu peu de rescapés lors de cette terrible journée, ou un grand nombre moururent.

Citons le Capitaine Nougarède à propos d'Hurtebise:

« C’est un nom qui a sa petite célébrité parmi tant et tant d’autres noms de la Grande Guerre, aussi célèbres et plus encore ! C’est un nom inoubliable pour les Aînés de 1914 qui ont reçu, là, le grand baptême du feu et supporté stoïquement, à découvert, les terribles coups - imprévus ! - de l’artillerie lourde ennemie. Pendant 11 jours (du 13 au 24 septembre), de gros projectiles ont martelé les chairs de nos héroïques soldats, qui n’avaient même pas la consolation d’entendre notre artillerie, en arrière, rendre ces terribles coups ! ».
Et un peu plus loin:
Lundi 21 septembre (17h00) – Entourés de tous côtés, par un ennemi deux ou trois fois supérieur en nombre, les survivants du bataillon abandonnent la ferme en feu et en ruines, qu’ils défendaient héroïquement depuis le 16 septembre.

Cyprien CARRÈRE
Guerre de 1914-1918:

Lieutenant (ou Sous-Lieutenant), mort le 20 août 1917 à Louvemont (l'un des neuf villages disparus, 55, Verdun, Meuse). Affecté au 12e R.I. basé à Tarbes (36° D.I. – 72° B.I.), né le 6 novembre 1889 à Bescat, fils d’Etienne Grat CARRÈRE et de Marie LE BRICH.

Tué à l'ennemi lors de la bataille de Verdun.

Léon Pierre CASTENAU
Guerre de 1914-1918:

Soldat, mort le 19 janvier 1919 à Bescat, né le 28 juin 1872 à Bescat, fils de Jean CASTETNAU et de Marianne CANDAU. Mort des suites de ses blessures.

Jacques CATRUILET
Guerre de 1914-1918:

Soldat, mort le 28 août 1914 à Raucourt, (Mouzon, Ardennes), 83e R.I. (34° D.I. - 67° B.I.), né le 14 avril 1888 à Bescat, fils de Jean Evariste CATRIULET et de Christine PAMPELUNE (orthographe du patronyme différente sur le registre matricule).

Tué à l'ennemi lors de la « bataille des frontières » (10 au 28 août 1914), après que l'Allemagne ait violé la neutralité de la Belgique le 4 août précédent.

Ferdinand LAHAILLE
Guerre de 1914-1918:

Soldat, mort le 18 avril 1917 à Beine-Nauroy (l'un des neuf villages disparus Nauroy) (51, Marne), 83e  R.I. (34° D.I. - 67° B.I.), né le 30 mai 1895 à Bordeaux (33), fils de Jean LAHAILLE et de Marie MONGUILLET, disparu au combat.

Tué dès le deuxième jour de la conquête du massif de Moronvillier sur « la montagne de Reims » (17 avril au 20 mai 1917).

Jean Alfred MOURA
Guerre de 1914-1918:

Soldat, mort le 02 mai 1917 à l'Hôpital complémentaire  d'Angers (49, Maine et Loire), 201e R.I.T. (régiment d'infanterie territoriale), né le 22 mars 1873 à Bruges, fils de Pierre MOURA et de Catherine MÉRICQ.

Pierre MOURA
Guerre de 1914-1918:

Soldat, mort le 17 avril 1918 à l'Hôpital sanitaire n°63 de Saint Genis Laval (69, Rhône), 18e R.I. (35° D.I.), né le 3 décembre 1891 à Bescat, fils de Bernard MOURA et de Madeleine BONNEFON.

Joseph QUARTAU
Guerre de 1914-1918:

Caporal, mort le 20 octobre 1918 à l'Hôpital temporaire du Grand Palais, à Paris, 55e R.I., croix de guerre étoile de bronze, étoile vermeil, né le 2 mai 1884 à Bescat, fils de Marie QUARTAU.

Augustin SERROU
Guerre de 1914-1918:

Soldat, mort le 24 février 1916, vraisemblablement dans les tous premiers jours de la bataille de Verdun.


Guerre de 39 / 45:

Il semble qu'il n'y ait pas eu de mort au combat.

L’on trouve juste un prisonnier de guerre:

« Liste des prisonniers de guerre établie le 14 septembre 1940 par les autorités Allemande »:

Jean TURON, né le 8 mai 1906 à Bescat, 2° classe 344° R.I.;

Château (x) :

1) Abbaye Laïque :

Vers 1860, Paul Raymond, le célèbre archiviste, notait que la commune de Bescat ne comptait autrefois qu’une seule abbaye laïque, vassale de la Vicomté de Béarn. (NB : Beaucoups d’autres villages de la vallée en avaient deux, voire trois)

Il semble qu’il faille l’identifier avec la tour aujourd’hui rasée sise derrière l’ancienne maison Badie, sur la motte dite « Arribe ».

2) Autres Châteaux :

A l’entrée du village, le château « Lavignolle » n’est qu’une grosse maison dont l'architecture d’origine semble dater du XVIIè, mais a été très remaniée au XIX° siècle. En effet, après la révolution, les lieux sont devenus propriété de la famille Lavignolle, riche famille industrielle et minière d’Arudy, qui semble originaire de Louvie–Juzon ou elle est citée depuis la fin du XVII° siècle, également propriétaire à l’époque du Château Martouré à Arudy (maintenant centre de convalescence pour handicapé) et du Château de Sévignacq (propriété privée), de l’ancien château d’Espalungue à Louvie-Juzon (récemment divisé en appartements dans le cadre d’une opération immobilière des plus déplorable), et de divers biens à Oloron sainte Marie.

Son nom provient donc de cette famille de Louvie-Juzon et d’Oloron ayant eue une forte réussite locale au XIX° siècle, industrielle et financière, et qui s’était alors porté acquéreur de la plupart des propriétés avoisinantes précédemment saisies, morcelées et vendues lors de la révolution.

A l’origine, des premiers bâtiments devaient avoir été édifié par l’abbé laïc de Bescat, pour un usage distinct de son habitation principale, et en remplacement d’une ancienne bâtisse, probablement ruinée, dont on retrouve quelques traces. Il se peut aussi que beaucoup d’éléments architecturaux et de construction semblants plus anciens n’aient été qu’un simple réemploi mis en place par les entrepreneurs du propriétaire « Lavignolle » citée plus haut.

Une analyse approfondie de sa situation géographique, la dimension de son tènement non morcelé en petite parcelles comme le reste du village, le réaménagement du parc à flanc de colline au XIX° siècle, véritablement titanesque, et l’utilisation dans certaines parties du bâtiment d’unités de mesure non décimales en usage avant la révolution, présuppose aussi des aménagements plus anciens.

Nous pensons qu’il devait y avoir été édifié un second moulin villageois, un pigeonnier, ou un autre équipement d’usage, et que les fermes qui autrefois bordaient la route d’Ossau et le bas du terrain appartenaient au XVIII° siècle à la « seigneurie de paroisse ».

Le « seigneur de paroisse », quand à lui, résidait ailleurs dans une autre maison de plus ample importance, sise au-dessus de la route de Pau entre Rébénacq et Sévignacq, proche du lieudit « château Balagué ». Malgré nos recherches sur les lieux, nous n’avons trouvé aucune trace de ce bâtiment, pas même un pan de mur, ou les restes d’un puits. Il fut utilisé et habité aux XVII° et XVIII° siècles, et était différent d’une autre bâtisse noble, plus importante et habitée durant les deux siècles précédents par les seigneurs de Bescat, sise sur la seigneurie de Rébénacq, et restée attachée à celle-ci. Cette dernière, ruinée dès le XVIII° siècle, était située non loin de l’ancien Pic de Rébénacq aujourd’hui arasé par l’exploitation de carrières, et l’on pouvait encore en découvrir quelques ruines au début du XX° siècle.

Par la suite, au début du XX° siècle, ce château « Lavignolle » fut vendu par les héritiers de cette famille, et est devenu après diverses péripéties colonie de Vacances et propriété du Conseil Général des Landes, lequel a mis en œuvre d’autres réaménagements pour l’adapter à son utilisation.

Il est enfin retourné depuis quelques années à sa destination originelle de résidence privée.

Lavoirs et fontaines :

En bas du village, près de la fontaine abreuvoir (photo ci – dessous) restaurée il y a peu se trouvait un grand lavoir couvert qui faisait la fierté de certains et fut détruit à cause de fuites …… au lieu d’être réparé !

Le village possède également trois autres lavoirs qui semblent fort anciens : Le premier quasiment à son sommet, le second dans la rue qui monte vers l’église Saint – Lizier, et le troisième le long d’une petite route, sise en bas du village et allant vers le gave, laquelle dessert quelques maisons.

Il ne faut pas oublier de signaler la présence d’une fontaine comportant un réservoir latéral couvert en pierre original, laquelle date de la fin du  XIX° siècle.

La présence de très nombreuses sources dans l’ancienne moraine explique la fréquence de ces abreuvoirs et fontaines.

Chaussée et chemin :

En haut du village existait une antique voie dallée de pavés en bois... une pièce exceptionnelle qu'il eût fallu conserver. Elle disparût sous le bitume.

En haut de Bescat passe également l'ancien chemin de transhumance, toujours appelé « Chemin d’Ossau », longue voie de transhumance allant des estives d'Ossau au pacages hivernaux du Pont-Long près de Pau.

A l’origine, avant leur départ pour celui-ci, les troupeaux devaient être regroupés dans un « reposoir » non loin de Bescat, derrière le sommet de la moraine ou il existe une sorte de plateau. Mais, à compter du XVIII° siècle, grâce aux nombreux percements de routes nouvelles, ce chemin fut de moins en moins utilisé, et le 13 août 1764, une assemblée générale de la communauté de Bescat, réunie à Arudy, réglemente le passage des bestiaux, confirme l’absence de droits de la vallée sur les terres de Bescat, et l’inexistence du besoin d’un autre reposoir que celui existant déjà dans la plaine sise entre Bescat et Buzy.

L’on date communément l’existence de ce chemin pastoral à près de 10.000 ans.

Préhistoire :

Il nous faut noter que les village et territoires de Bescat sont situé à à cheval sur ce chemin de « 10.000 ans » évoqué ci – dessus, et non loin des « Dolmens » (tombes) situés en amont de Buzy, limitrophes du territoire de la commune, et que l’on peut apercevoir depuis la route Nationale.

Enfin, une pièce elle encore plus exceptionnelle existait en lieu et place des maisons modernes du village sise sur la route d’Ossau menant maintenant à Sévignacq – Meyracq (crée au XIX° siècle) : Une grande pierre large comportant en son envers une quantité impressionnante d'inscription runique d'après certains connaisseurs. Peut-être même le code de langage des Ossalois préhistorique... qu'est-il advenu de cette pièce majeure ?? Il paraîtrait qu'elle a été charriée et détruite .......

Tout ceci sous-entend une occupation sédentaire et régulière du site depuis au moins 3.500 à 4.000 ans, c'est-à-dire dès la fin de la période d’occupation des cavernes du Bagé, proches d’Arudy.

Sa position à l’entrée de la vallée, la confluence des vallées d’Ossau et de l’Escou, la proximité immédiate de la principale voie de transhumance en cette période dont l’économie reposait essentiellement sur l’élevage pastoral, la présence de tombes et d’inscription runique …….., tout laisse à croire qu’il s’agissait effectivement d’un antique et haut lieu d’échanges commerciaux.

Jugement sur ce patrimoine :

Le village de Bescat, l’un des plus pittoresques de la vallée d’Ossau, possédait encore il y a cinquante ans nombre de vestiges uniques du passé.

Les différentes municipalités semblent ne pas avoir assez pris en considération ces vestiges et ont accepté de les détruire sans veiller à la préservation de ce patrimoine.

Il est déjà trop tard, et rien ne pourra recréer ce qui a été détruit.

Mais il reste encore quelques éléments à conserver, et espérons qu’une nouvelle prise de conscience de l’importance de la mémoire et du patrimoine collectif incitera la municipalité actuelle et ses prochains héritiers à conserver plutôt qu’à détruire.

Que la mémoire fasse place à l’oubli, et qu’enfin, l’inconscience cède à la science.

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Chapitre 7 – SEIGNEURS - PERSONNAGES HISTORIQUES

Dans l’étude chronologique suivante des personnages ayant porté le nom « de Bescat » ou ayant été « seigneur de Bescat », il faudra prendre en considération que le village de Bescat, comme la plupart des villages Béarnais, comprenait dès la fin du XV° siècle et distinctement : D’une part une Abbaye Laïque, et d’autre part une Seigneurie de Paroisse. Parfois le même personnage put être titulaire des deux. D’autres fois il s’agissait de deux personnages distincts pouvant prétendre simultanément à une qualification nobiliaire du chef de « Bescat ». En effet, l’une comme l’autre donnait droit à l’entrée aux états de Béarn.

Ces familles ont souvent été des familles régionales ou nationales de premier plan ainsi qu’on le verra. Elles sont, dans l’ordre chronologique : d’Avescat, de Béarn, d’Arros, de Gontaut Biron, de La Barthe, d’Esquille, de Pas de Feuquières, Le Tellier de Louvois, de Saint Chamans, de Nogué.

A)
Les premiers seigneurs:

Famille « d’Avescat » ou « de Bescat »:
(famille (ou familles) qui semble (nt) être propriétaire de la seigneurie depuis le XII° siècle)

A.1)

Le plus anciennement connu vivait au XII° siècle et est:

Raymond Guillaume de Bescad qui est l'un des Ossalois qui en avril 1154 à Canfranc en présence des Evêques d'Oloron et de Lescar firent serment d'allégeance en faveur du Comte de Barcelone, Prince d'Aragon (« Histoire de Béarn » de Pierre de Marca). Raymond Guillaume (ou Guilhem) était sans doute fils d’un Guillaume (ou Guilhem), la coutume dans les familles vicomtales de l’époque étant de mettre le prénom du père en second prénom du fils (un peu à la mode arabe). Ce Guillaume ou Guilhem était certainement déjà possessionné en pays Ossalois. Peut – être était – il issu d’une branche cadette de la famille vicomtale de Béarn, ou d’une des autres familles alentours de Bigorre, Marsan, Dax, ….. Peut – être était – il aussi un descendant de parents colatéraux des deux derniers vicomtes d’ossau Galin – Loup et Galin – Forton, ou bien encore un proche des autres familles seigneuriale de la vallée dont les représentants étaient déjà connu à l’époque : Les maisons de Busy, Castet, et Laruns. Il faut préciser que c’est au début du XI° siècle que la vallée d’Ossau a vu apparaitre un grand nombre de nouvelles maisons féodales : d'Espalungue, de Bielle, de Louvie, de Bilhères. Toutes ces maisons étaient représentées à l’époque et entre autres par Raymond Garsie d'Espalungue, Raymond Garsie de Laruns, Otton de Castet, Raymond de Bielle, Raymond Guillaume de Bescat, Raymond Garsie de Louvie, Raymond de Bilhères. L’on constate à quel point toutes ces familles apparentées de façon proches, utilisaient les mêmes prénoms.

Quoiqu’il en soit il nous faut souligner que les prénoms « Raymond » et « Guilhem » sont emblématique des familles locales descendant du « Sang de Gascogne » (premiers Ducs de Gascogne).

A.2)
Au XIII° siècle:

Aux XIII° et au début du XIV° siècles l’on rencontre plusieurs abbés du monastère Sainte Christine de Somport issus de la famille de Bescad ou d’Avescat, et natifs du village de Bescat.

On se rappelle aussi de Gélibert d’Abescat, qui avec Forgue de Busy et par un acte du 7 juillet 1270, furent nommés délégués de la vallée d'Ossau, chargés de conclure un traité de paix avec les Aspois.

Malheureusement, l’on n’a pas conservé la généalogie de tous ces personnages, et les rares pièces disponibles ne peuvent servir à l’établir. Cependant, du fait de leurs prénoms, de leurs lieux de naissance, et de l’importance de leur fonction, l’on peut penser que ces personnages étaient descendants de Raymond Guillaume de Bescad cité ci – dessus.

A.3)
Au XIV° siècle:

L’on retrouve « Pierre d’Avescat » qui doit être l’un des lointains descendant de Raymond Guillaume et de la même famille que les abbés du monastère Sainte Christine de Somport et que Gélibert d’Abescat cité en A.2).

Pierre d’Avescat était seigneur de l’abbaye laïque d’Avescat (Bescat) le 25 juin 1347, lorsqu’il fut présent ce jour-là lors de la signature de la charte de fondation de la bastide de Rébénacq. Il y donne des terres incultes lui appartenant, sur lesquelles sera construite ladite bastide :

« Qu'il soit connu de tous que nous Roger de Rébénacq, lieutenant en Béarn du noble et puissant seigneur, monseigneur Gaston, par la grâce de Dieu comte de Foix, vicomte de Béarn, Marsan et Gavardan qui, de son plein gré et de sa propre volonté, a tenu bon et ferme conseil en nom et personne dudit comte et vicomte et de noble Pierre, seigneur de l'abbaye laïque de Bescat, par la volonté et avec l'accord dudit noble Pierre nous promettons et nous octroyons aux gardes, jurats et communauté de la bastide de Rébénacq - par nous nouvellement fondée sur les terres incultes et le territoire dudit Pierre de Bescat - et à toute leur lignée et tous leurs successeurs nés et à naître, les fors et les coutumes en usage dans la ville de Morlaàs, intégralement, ainsi que cette ville les a établis, mis en usage et coutume, sans rien y soustraire ».

On cite peu après : Arnaud Guilhem (ou Guillaume) d’Abescat, Domendger, qui faisait partie, de 1371 à 1376, des hommes d’armes Ossalois servant Gaston (Gaston-Phoebus) de Foix, Comte de Béarn ;

Et en 1385 dans le dénombrement des feux demander par Gaston-Phoebus : P. (Peyre, Pierre ou Peyroton) d’Abescat, seigneur de l’abbaye laïque de Bescat.

Selon toute vraisemblance, Pierre d’Abescat était père d’Arnaud-Guilhem d’Abescat, lui-même père ou oncle d’autre Pierre (ou Peyre) d’Abescat.

A.4)
Aux XV° et XVI° siècles:

L’on rencontre un peu plus d’un siècle plus tard, contemporain les uns des autres :

1) Peyroton ou Peyroutou (Pierre) d’Avescat, (la continuité des prénoms nous laisse penser qu’il s’agissait d’un descendant directe de Pierre d’Avescat) né vers 1475 / 80, Capitaine d’Oloron, homme d’arme en 1523 d’une compagnie de cent lances sous les ordres du Maréchal de Montmorency. En 1538, Peyroutou d'Abescat, seigneur de Peyré de Rébénacq fait hommage de sa terre aux rois de Navarre. Le 12 janvier 1549 sa Domenjadure sera répertoriée dans les feus affranchis ouvrant droits aux Etats de Béarn. Il fut père d’au moins :

1.a) Antoine d’Avescat, né entre 1510 et 1515, Maréchal des logis du Roi de Navarre. Pierre de La Salle, représenté par sa mère et tutrice Marguerite d’Artiguelouve, lui afferma, ainsi qu’à Menaud de Cortades, aux termes d'un acte daté de Pau le 8 avril 1561 « la maison de La Salle, de Buzy ». En 1577 La communauté de Buzy s'assembla, et par une délibération du 11 novembre 1577, elle délégua noble Antoine d'Abescat pour recouvrer les rentes provenant d’un capital qui devait lui revenir. Il devait aller à Toulouse chercher un « rôle » du testament concerné et les rentes échues. En paiement, d'Abescat recevrait les revenus du legs depuis la date du décès jusqu'au ll novembre 1579. ll s'engageait d'ailleurs à faire toutes les démarches, à ses risques et périls, et à ne rien réclamer à la communauté. Un acte notarié en bonne et due forme fut passé, entre les jurats de Buzy et noble Antoine d'Abescat, par Jean de Borie, notaire d'Ossau, le ll août 1578. L’on voit ici quelle était la forte notabilité d’Antoine de Bescat. Il épousa le 13 avril 1538 Gabrielle de Lons, née vers 1520, fille de Raymond Arnauld de Lons, seigneur et baron de Lons, (né vers 1485 – mort après 13 avril 1538), et de Catherine de Begolle, petite fille de Manauton de Lons et de Madeleine d’Arribat. Ce fut un brillant mariage (Gabrielle de Lons était la sœur de Jean II de Lons, Ecuyer et Chambellan du Roy de Navarre, Conseiller d’Etat, Gouverneur de Marsan, et Maréchal d’Artillerie), qui nous montre bien quelle était l’importance régionale des seigneurs de Bescat en cette première moitié du XVI° siècle.

Et probablement de :

1.b) Jean d’Avescat (ou de Bescat), natif d’Avescat (ou Bescat) en 1511 ou 1512,  du diocèse d’Oloron, écolier à Agen, cité le 10 mars 1537, alors âgé de 25 ans, que l’on rencontre en tant que témoin dans une enquête menée par l’inquisition dans cette ville, sur les commencements du protestantisme en Agenais. Il avait en effet pris parole aux cours de débats théologiques houleux et passionnés qui avaient fait grand bruits à Agen ! Etait – ce lui qui revenu après ses études en son pays natal, reçu de la ville de Pau en 1547 la somme de 48 sous, en rétribution de son action menée en tant que commissaire pour les réparations des ponts, passages et chemins ? C’est sans doute lui également que l’on rencontre en tant que consul de Lezat (Ariège) en 1558.

Lequel pourrait être père ou frère de :

1.c) ou 1.b.a) Guillaume d’Avescat, seigneur de Nozières (et de Beaucaire), dont la veuve Madeleine d’Arnoux reçu une reconnaissance de dette à Toulouse en 1607.

Et enfin, peut être proche parent de :

2) Gaillard de Bescat, homme d’arme en 1523 d’une compagnie de cent lances sous les ordres du Maréchal de Montmorency ;

3) Jehannot de Bescat, homme d’arme en 1523 d’une compagnie de cent lances sous les ordres du Maréchal de Montmorency ;

4) Arnaud d’Avescat, qui apparait, le 5 août 1549, en tant qu’abbé de la commanderie Saint Vincent de Lucq (diocèse d’Oloron) dans les « Provisions des bénéfices d’après registres du Vatican au XVI° siècle ».

5) Marie (de) Bescat, qui épousa vers 1495 d'Arnaudet de Gachassin, seigneur de Mencor aux États de Béarn, avocat au Parlement de Navarre, qui combattit en Castille sous les ordres d’Henri d'Albret.

* * * * * * *

Il est probable, ainsi que le laissent penser plusieurs documents, que la majeure partie de la famille « de Bescat », ou « d’Avescat » résidait alors à Oloron, et que ses possessions Ossaloises n’étaient plus essentielles pour elle, car, dans la majeure partie des actes la concernant, leur lieu d’origine reste évoqué, mais aucunement leurs éventuels biens.

B)

Autres familles seigneuriales possessionnées à Bescat aux XV° et XVI° siècles :

Famille « de Castet » :

Ramonet (Raymond) de Castet, seigneur de Bescat en 1456, né vers 1420 / 1430, « ancêtre » de Bernard de Bescat ci – dessous. Il est cité dans un protocole annexe d’un contrat de mariage entre les familles Ossaloise « de Lobie (de Louvie) » et Aragonaise « de Lanuza », rédigé par Antoine de Blasco, notaire, daté du 28 septembre 1490, et détenu aux archives de Panticosa.

Famille « de Marca » :

Il est intéressant de signaler que dans le dénombrement des Feux affranchis jusqu'au 12 janvier 1549 la domenjadure de Peyroton d'Avescat, était possédée par Bernard de Marca, de Nays, trésorier de Nebousan.

Il semble bien, et ainsi qu’il a été dit plus haut, que les d’Avescat avaient abandonné leur terroir originel, et résidaient à Oloron.

L’on ne retrouve cependant nulle autre trace des familles de Castet ou de Marca à Bescat. Ces possessions avaient donc dû être très temporaires.

Pour plus de compréhension, précisons qu’à cette époque une même commune pouvait recevoir, à la fois une « seigneurie de paroisse » avec domenjadure, et une seigneurie classique.

C’est pourquoi, dans un premier temps, les derniers représentants de la famille d’Avescat, et les nouveaux arrivés « de Béarn » évoqués ci – après avaient dû cohabiter, ainsi que la famille de Marca.

Les terres de la seigneurie de Bescat avaient dû être morcellée et cédées pour partie, et les nouveaux « seigneur de Bescat » étaient sans doute apparentés aux anciens « seigneurs de paroisse » ou « domenjers ».

Toujours est – il que dès 1480 la majeure partie des terres et seigneurie de Bescat se retrouvent propriété d’un branche collatérale et bâtarde de la famille de Béarn (Foix / Grailly), sans que l’on sache vraiment à partir de quelle date.

Notons pour l’anecdote qu’au XVI° siècle la bâtardise était coutumière des grandes familles du Béarn ou les codes matrimoniaux étaient plus souples qu’en France, et que celle - ci ne revêtait aucun caractère inavouable. En effet, l’on dénombre chez ces familles entre deux et trois fois plus d’enfants « batards » qu’ailleurs. Les enfants nés dans ces conditions étaient presque toujours légitimés rapidement, et souvent élevés avec les rejetons nés de mariages réguliers.

Le côté « vert galant » du bon roy Henri IV était très typique des mœurs Béarnaises de l’époque, et cette appellation aurait pu être revendiqué par bon nombre de ses sujets et compagnons.

C)
Première période de transmission familiale suivie :

Comme nous l’avons dit, durant près d’un siècle, les familles d’Abescat (ou Avescat), et la famille de Béarn (-Bescat), semblent avoir coexisté dans la possession de biens à Bescat. Mais il n’est pas possible de les confondre, et il est intéressant de souligner la constante différence des patronymes « Abescat » et « Bescat ».

Famille « de Béarn » - 1° branche :

1) N. de Béarn, seigneur de Bescat, (peut – être Ramonet de Castet évoqué ci – dessous, lui aussi issu de la maison de Béarn) vivait dans la première moitié du XV° siècle, et fut père d’au moins :

1.a) Bernard de Bescat : Dans un protocole rédigé par le notaire Antoine de Blasco, daté du 28 septembre 1490, et détenu aux archives de Panticosa, qui concerne des accords matrimoniaux entre les familles Ossaloise « de Lobie (de Louvie) » et Aragonaise « de Lanuza », l’on rencontre à plusieurs reprises des seigneurs de Bescat, et notamment : « L’honorable et magnifique » Bernard de Bescat, seigneur de Bescat, qui, aux côtés de Bernard de Sainte Colome, Chevalier, seigneur de Sainte Colome, apparaît en tant que témoin et apparenté aux dites familles. Y est également rappelé Ramonet (Raymond) de Castet, seigneur de Bescat en 1456, né vers 1420 / 1430, « ancêtre » de Bernard ci – dessus.

Bernard de Bescat reçut régulièrement des émoluments des états de Béarn de 1489 à 1516, et semble être mort peu après.

Il dut témoigner, en mai 1504, lors de l’enquête préalable aux poursuites que le royaume de Navarre intentât à son cousin Jean de Béarn, seigneur de Coarraze, soupçonné de rébellion contre le gouvernement royal en connivence avec les Français, soupçonné de multiples assassinats, violences, viols, vols, ainsi que de traitements infâmes sur de jeunes garçons. Il avait alors 55 ans, et devait donc être né en 1449. Dans les minutes de ce témoignage, il se qualifie de « Chevalier » et précise être possesseur de grands biens, notamment sur la commune d’Asson où il réside.

Il précise enfin être père d’une fille ci – dessous, et son frère cadet Antoine y est également mentionné. Il semblerait qu’il n’ait eu que des filles, et serait donc père d’au moins :

1.a.a) Dlle de Bescat, qui se maria dans la maison de Lanusse, près d’Assat ;

1.b) Antoine de Bescat, qui suit ;

2) Antoine de Bescat, seigneur de Bescat et de Rébénacq, né vers 1449. C’est sans doute lui qui, le 16 février 1483, participe à la réunion extraordinaire des trois états de Béarn, Marsan et Gabardan, afin de donner avis sur le mariage envisagé de la reine, et sur le choix de l'époux parmi les cinq prétendants envisagés. Il était député de l'abrégé des États en 1490. C’est lui aussi dont il s’agit lorsque, dans la séance de janvier 1490, les États nomment une commission composée entre autres du seigneur de Bescat, pour faire adopter une délibération du Conseil royal et pour publier immédiatement le cours de l'or et de l'argent. Il siégea tout au long de sa vie aux Etats de Béarn, ou il occupa différentes fonctions, et dont il reçut régulièrement des émoluments.

En décembre 1500, il affièva la moitié du bois d'Asson, à Catherine, reine de Navarre. Beaucoup plus, en septembre 1569, lors des guerres de religion, ces bois, ainsi que la maison des seigneurs de Bescat sise sur la même commune, seront saisis par ordre de Jeanne d'Albret comme biens appartenant à une famille catholique. Ils étaient tenus en ferme par la communauté villageoise de Bruges qui contestèrent cette saisie, et qui quelques années plus tard les rachetèrent au seigneur de Bescat (sans doute l’un des enfants de Marie de Bescat ci – dessous) par acte du 25 janvier 1579 et pour la somme de cent écus Morlaas.

Antoine de Bescat vivait encore en 1505, époque à laquelle il percevait des rétributions des Etats de Béarn au titre de ses charges, et était alors probablement âgé d’environ 55 ans. Il fut père de :

2.a) Jacques de Bescat, seigneur de Bescat et de Rébénacq, dont on ne sait rien si ce n’est qu’il fut régulièrement appointé par les états de Béarn comme son père et son oncle, et qui conserva probablement les propriétés de son père sises à Asson et autres lieux. Il ne semble pas avoir eu de descendance ;

2.b) Marie de Bescat, qui suit ;

2.c) Dlle de Bescat, évoquée dans des actes concernant son père ;

3) Marie de Bescat, dame de Bescat, épousa son cousin Bertrand de Béarn « dit de Bonasse », et lui apporta ses biens en dote, tel qu’on le verra après la note ci - dessous.

NB. : Concernant les précédents chapitres :

La famille « de Bescat » et ces branches de la famille « de Béarn » furent particulièrement présentes lors des Guerres de François I°.

D'après une montre faite à Gisors le 23 mai 1523, le Maréchal Anne de Montmorency, connu alors sous le nom de la Rochepot, nous apprend que son frère François avait, dès 1524,  dans sa compagnie de 100 lances, de nombreux Béarnais, et notamment :

« Bertrand de Béarn dit de Bonasse, Gaillard de Bescat, Jehannot de Bescat, hommes d’armes, et Bertrand de Bescat, Bernard de Bescat, et Peyroton de Bescat, archers ».

Enfin, le rôle d'une autre revue, toujours de cette compagnie, passée au camp de Biagrasso, le 22 février 1524, contient, entre autres noms, les suivants :

« Gaillard de Bescat, Jehannot de Bescat, hommes d’armes, et Bernard de Bescat, archer ».

Enfin, à Montbrison, le 1° janvier 1526, le même maréchal de Montmorency avait encore dans sa compagnie:

« Gaillard de Bescat et Jehannot de Bescat, hommes d’armes ».

Plusieurs membres de la famille « de Bescat » semblent avoir pris part aux guerres de François I°, notamment à la 6° guerre d’Italie (1521-1525), et notamment à la bataille de Pavie (24 février 1525), ou les Français perdirent 10.000 hommes. Certains d’entre eux ont dû être tués, ou faits prisonniers lors de cette dernière, en même temps que le Maréchal de Montmorency qui les commandait.

Famille « de Béarn » - 2° branche :

3) Bertrand de Béarn « dit de Bonasse », seigneur de Bescat et de Rébénacq, né vers 1475 / 1480, fils naturel d’autre Bertrand de Béarn (lui-même fils Jean de Béarn et de Marguerite de Gramont), et peut être d’une demoiselle de Bonasse. En effet il était fréquent en Béarn à cette époque de juxtaposer le nom de la mère après le préfixe « dit ». Il devint seigneur de Bescat et de Rébénacq de par son mariage avec Marie de Bescat, Dame de Bescat ci - dessus, dont il eut:

3.a) Jean de Béarn, qui suit ;

3.b) François de Béarn, dit « de Bonasse », seigneur de Labastide-Villefranche et de Sendos de par l’héritage en 1559 de son cousin germain Jean de Béarn, né vers 1515, mort entre le 16 janvier 1554 et le 15 mars 1559, dont il fut l’héritier universel, lequel était resté sans postérité de son mariage avec Françoise de Dure. Jean de Béarn était fils du tristement célèbre Menault de Béarn, frère de Bertrand de Béarn ci-dessus, Capitaine de Mauléon, qui fut réputé pour ses nombreuses exactions et sa vie dissolue. Citons :

« Pendant qu'il commandait à Mauléon, le bâtard de Béarn commit un grand nombre d'excès et d'abus de pouvoir sur lesquels les habitants demandèrent que l'on informât l’autorité : « S'ensuit une partie des actes et cas commis et perpétrés par noble Menault de Bearn, étant capitaine de Mauleon, et ses archers et serviteurs, de son aveu, à l'encontre des sujects du roy au pays de Soule. Et premièrement, comme il est partout notoire audit pays, il lui est imputé  D’avoir fait brûler les bergeries et le village de Barcus, où il y avait environ quarante maisons qui furent brulées avec les biens qui étaient dedans, sauf ce qui avait été pillé et dérobé par ceux qui firent les dits excès, qui étaient environ trois cents qui avoient été auparavant sous la charge du dit de Bearn, mais au temps des dits excès ils étaient cassez, lesquels aussi tuèrent et blessèrent plusieurs gens, vieulx, malades, prêtres, femmes, desdites bergeries et village, et le tout sous la conduite de l'enseigne dudit de Bearn, lequel avait donné auxdits malfaiteurs plusieurs arquebuses à crochet, poudres et pierres à munition provenant de son château. Lesdits excès demeurèrent impunis. Le capitaine est encore accusé d'avoir avoué et approuvé le meurtre d'un homme par les archers du château, d'avoir mis en liberté, moyennant finance, des coupables non jugés ou condamnés, d'avoir toléré à un jet d'arbalète et accueilli au château deux femmes de mauvaise vie, bannies du pays ou du territoire de la ville, d'avoir frappé et blessé plusieurs individus, et enfin d'avoir fait emprisonner dans  la basse fosse du château, qui est une âpre et cruelle prison », un grand nombre de sujets du roi, entre autres Guimont de Pemesplé, clerc, Pierre de Conget, notaire royal, Gracian de Chugarry, procureur du roi, et Arnaud de Chugarry, notaire royal, son frère, Menaud de Muret, notaire royal et jurat de Mauléon, Me Jean d'Etchebarne, curé de Chéraute, etc. »

François de Béarn épousa entre le 6 septembre 1556 et le 22 septembre 1563 Marie d’Arette de Sacaze, fille de Pierre d’Arette, marchand tanneur, et de Gracie de Sorgian.

3.d) Guicharnaud de Béarn, qui fut accusé vers 1520 de mauvais traitements à l’égard des habitants du village ;

Et vraisemblablement de :

3.d) Roger de Béarn dit de Bescat, seigneur d’Espalungue de par son épouse, signataire en 1550 d’un acte passé par devant Maître Thomas Casamajor, notaire à Laruns, concernant une conciliation, tranchée par Raymond Dabbadie (ou d’Abbadie), entre le curé de Béost et J. Médevielle. Les communautés de Béost et d'Arrens ayant méconnu un traité précédemment conclu, en 1501, se font une guerre acharnée, au sujet de la montagne indivise de Laruns ct une rixe malheureuse éclate, entre pasteurs, au col de Soulort où les Lavedanais armés d'arbalètes blessent plusieurs de leurs adversaires. Raymond Dabbadie se rend à l'assemblée générale des habitants et il conseille aux prud'hommes locaux de confier leur différend à des arbitres d'une intégrité reconnue. Les notables de la localité adoptent l'avis de leur pasteur et choisissent deux prêtres de la vallée, P. Peyre, curé d'Espalungue, et R.Vigneau, de Castet, curé d'Arudy, lesquels après avoir entendu les délégués d'Arrens, n'ont pas de peine à établir les bases d'un accord solide, lequel sera signé par Monsieur de Bescat en tant que témoin. Il épousa en 1520 (1535 / 1540 ?) Johannette de Poey, dite d’Espalungue, Dame d’Espalungue, fille et héritière de noble Jean de Poey dit « de Salabert », seigneur d’Espalungue (fils lui – même de Joannet de Poey et de Marion de Salabert de Baig), et sans doute d’une demoiselle d’Espalungue également, dont :

3.c.a) Catherine dite « de Bescat », cohéritière d’Espalungue du chef de sa mère, qui semble avait épousé le 2 août 1562 noble Samson d'Abbadie (Assibat de Badie), dit le « Capitaine Casabant », seigneur de Pontacq, homme d'armes et Capitaine de la compagnie de M. de Jarnac, puis Capitaine des Pontacquais lors des sièges de la ville de Pontacq par les armées catholiques, et Capitaine de la ville de Lourdes en 1569. Il fut un redoutable homme de guerre réformé lors des guerres de religion, prit part aux expéditions sur la vallée d’Ossau, et participa aux mises à sac de Sainte Colomme et d’Arudy notamment. Dans un acte de 1562, il est désigné comme étant natif de Pontacq et issu de la vielle famille des abbés laïque de ce lieu.

4) Jean de Béarn, seigneur de Bescat et Rébénacq, né vers 1510 / 1515, avait épousé le 24 septembre 1549 Françoise d’Espagne, Dame de Lissac et Labatut, née vers 1520, morte en juin 1582 après avoir testé le 15 mai 1582, veuve de Jacques de Sus qu’elle avait épousé en 1543, et fille de Jean d’Espagne, seigneur de Lissac et Labatut, coseigneur de Cintegabelle, né vers 1497, mort après le 26 février 1550 (testament du 26 février 1550), marié le 2 janvier 1519 à Catherine Duhart-Juson (ou d’Uhart), en Béarn. Jean de Béarn eut deux enfants de Françoise d’Espagne :

4.a) Jacques de Béarn, seigneur de Bescat, non marié (mais il eut 6 bâtards), mort en 1594, qui répudia à l’hérédité le 1° juillet 1582.

4.b) Jeanne de Bescat, qui suit ;

5) Jeanne de Bescat, née vers 1545 / 50, fille de Jean de Béarn dit Bescat ci - dessus, apporte les seigneuries de Bescat et de Rébénacq en dot lorsqu’elle épousa en premières noces le 21 juin 1571 Jacques d’Arros, ci – dessous, issu de la célèbre famille d’Arros connue depuis Odo d’Arros qui vivait en 1097, et septième des douze grandes baronnies du Béarn depuis 1220.

Famille « d’Arros » :

5) Jacques d’Arros, capitaine dans les armées du roi Henri III de Navarre se signala comme son père dans les troubles du Béarn comme zélé protestant et hardi Capitaine. Il prit une part importante dans le camp réformé aux combats consécutifs aux guerres de religion (1568 à 1575). Il commandait une compagnie au siège de Navarrenx où son frère François, enseigne de la compagnie du capitaine Jean de La Motte, de Bosdarros, fut blessé d'un coup d'arquebuse, dont il mourut quatre ou cinq jours plus tard.

Jacques d’Arros était le fils cadet de Bernard d’Arros, baron d’Arros, seigneur de Bosdarros, resté fameux pour son fanatisme huguenot, Gouverneur de Béarn et Lieutenant Général de Béarn et Navarre pour la reine Jeanne d’Albret (1568) qui assiégé dans Navarrenx en 1569, tiendra tête aux troupes catholiques du Roi de France pendant plus de quatre mois, avant d’être secouru par les troupes protestantes de Montgomery, et dont le fils ainé, François d’Arros, était mort au dit siège. Bernard d’Arros avait épousé en 1545 Gabrielle de Lordat, fille de Gaillard de Lordat, seigneur d'Unzent et de Castagnac, et de Françoise d'Espagne-Durfort, qui lui avait donné trois enfants : Jacques et François que l’on vient de citer, et au moins une fille Françoise, mariée avec Jean du Pont, IIe du nom, seigneur de Bordes (de la maison noble de Morlàas), capitaine de 40 archers, écuyer de la reine Jeanne d'Albret. Bernard d’Arros las des guerres et désabusé offrit sa démission de gouverneur de Navarrenx au roi de Navarre qui l’accepta. Retiré de la vie militante, on le retrouve en 1577 membre d'une commission chargée, sous la présidence du chancelier du Faur, de réviser les lois et coutumes du Pays. Bernard d’Arrros mourut en 1580.

Jacques d’Arros mourut avant son célèbre père, en 1574. Il avait épousé le 21 juin 1571 Jeanne de Bescat, ci – dessus, qui laissée veuve de très bonne heure, en 1574, se remaria le 11 septembre 1580 à Jurançon avec Jean de Bordeu, seigneur d'Idron et de St-Aubin, archer de la compagnie des ordonnances du comte de Gramont, (montre du 12 décembre 1573), fils d'Anne du Cassou, fille elle-même du premier lit de Menaud du Cassou, secrétaire d'Etat de Henri II, roi de Navarre, et héritier de Pierre de Biaix, chancelier de Navarre et Béarn. Elle en eut plusieurs enfant et entre autres Marguerite, dame d'Idron, alliée le 26 mai 1608 au capitaine Samuel de Nays, gouverneur de Montaner. Après le déces de Jeanne de Bescat, Jean de Bordeu, se remariera, le 29 mai 1593 à Pau avec Olympe de Caumont, fille de François de Caumont, baron de Monbeton et Massuguier, et de Françoise d'Aimery. La famille de Bordeu était originaire d’Izeste, ou l’on peut encore voir sa maison.

Jacques d’Arros et Jeanne de Bescat laissèrent pour héritière une fille unique :

5.a) Elisabeth d’Arros, qui suit ;

5) Elisabeth d’Arros, née vers 1572 / 1573, morte avant 1613, Dame de Bescat, de Sévignacq, et de Rébénacq, hérita des grands biens de sa maison, et épousa successivement : a) Son cousin Henri d’Arros, Seigneur de Louvie, mort prématurément ; b) En 1589 Pierre III de Gontaut Biron, qui suit.

Avec Elisabeth, la branche ainée des d’Arros était appelée à disparaitre.

Famille « de Gontaut Biron » :

5) Pierre III de Gontaut Biron, chevalier, seigneur de Rébénac et de Bescat, baron d'Arros et de Salagnac. Elevé dans la religion réformée, fut d'abord page du roi Henri IV, puis capitaine d'une compagnie de ses gendarmes. Les états de Béarn l'avaient député pour reconnaître Marie de Médicis, régente de France, et, assister au sacre de Louis XIII.

Il était le sixième fils d’Armand de Gontaut, seigneur de Puybétou et de Madaillan, baron de Salignac par rachat de l’héritage de son beau-père, Chambellan du roi de Navarre et son lieutenant général en Périgord et Limousin, qui avait épousé vers 1545 Jeanne de Salignac.

Il testa le 31 août 1642.

Il épousa en 1589 Elisabeth d’Arros, ci – dessus, qui lui apporta les seigneuries de Rébénacq, de Sévignacq, et de Bescat. Dès son mariage, il porta le nom d’Arros.

Pierre de Gontaut Biron et Elisabeth d'Arros eurent un fils Jacques, marié avec Catherine de Marca, de Gan, seconde fille de Pierre de Marca, et trois filles : 1) Catherine, mariée le 19 Juin 1613 avec Bernard d'Artiguelouve ; 2) Marie, mariée au seigneur de Peyre, et 3) Marguerite, mariées le 24 juillet 1614 à Pierre de Casamajor, capitaine, seigneur de Jasses, Araux, Araujuson et Viellenave.

Pierre de Gontaut Biron, dans les difficultés et du consentement de tous, revendit les seigneuries de Rébénacq, de Sévignacq, et de Bescat le 31 octobre 1621 à Daniel de Labarthe (La Barthe ou Labarte), natif de Gan, seigneur d’Estialescq, qui suit.

D) Seconde période de transmission familiale suivie :

Famille « de Labarte » :

Cette famille était originaire de Gan, et avaient essaimés dans tous le Béarn. Un acte de 1572 nous apprend d’ailleurs que ceux de Gan étaient de proches parents de ceux de Gelos.

1) Noble Daniel de Labarte (ou Labarthe), seigneur d’Estialecsq, né en 1563, quatrième fils de Bertrand de Labarte (mort avant 1584) et de Johannète de Pedecassou. Il achète en 1590 une terre à Lasseube à Corisandre d'Audoins. Le 16 Septembre 1614, il est institué héritier universel par son frère Jean. Le 31 octobre 1621, il achète au baron d'Arros les seigneuries de Rébénacq et d'Abescat pour 1.600 livres t.. Il porte dès lors les titres de seigneur de Rébénacq et d'Estialecq. Il achète en 1629 la seigneurie de Narcastet et vend, le 16 décembre de la même année, la seigneurie d'Estialescq à Jean d'Andichon, bourgeois d'Oloron. Il fait ériger les seigneuries de Rebenac, Bescat, Busiet et Lasseubetat en baronnie de Rebenac, à la charge de l'hommage et des mêmes redevances que celles dues auparavant pour ces seigneuries, érection enrégistrée à la chambre des comptes au mois d'aout 1635. Il mourut en 1643 à l'âge de 80 ans, comme l’indique son acte de décès « Le six novembre année susdite, descéda noble Daniel de Labarte, seigneur de Rebenac, âgé de quatre-vingt ans ou environ, ayant reçu les saints sacrements de l'Eglise et fut enterré dans l'église du dit lieu. Berois, prêtre et vicaire de Gan ».

Il s'était marié (vers 1610 / 1615) avec Dlle de Casamajor, de la maison de C. de Jasses. Ils eurent au moins un fils Arnaud, qui suit, et deux filles: Marie, religieuse de Notre-Dame à Pau, reçue par la bienheureuse Jeanne de Lestonnac, le 24 Mars 1632, et Jeanne, qui fut marraine à Gan, le 15 Août 1639.

2) Arnaud de Labarte, seigneur puis baron de Rebenacq, seigneur de Bescat et de Sévignacq, acheta une partie de la dime de Gan à Henri de Salettes, le 29 Mai 1644. Le 20 Mars 1650, il fut nommé sénéchal de Béarn, sur la résignation du maréchal de Gramont, et, en décembre 1675, fit ériger la baronnie de Rébénacq en vicomté (Registres des Comptes). Il était aussi conseiller d'honneur au Parlement. Il figure souvent dans les actes de cette époque. Il testa le 3 Janvier 1719, et mourut le 18 Janvier suivant presque centenaire.

Arnauld de Labarte,  avait épousé le 24 janvier 1634 à Gan Marguerite de Marca, fille ainée de Pierre de Marca et de Marguerite de Forgues. Le contrat de mariage se fit le 28 Novembre 1633 et la bénédiction n'eut lieu que quelques mois après : « Le 24 Janvier 1634 par moi soussigné vicaire de Gan, a été administré la bénédiction nuptiale à noble Arnaud de Labarte, seigneur de Rebenac, et Damoiselle Margueritte de Marca. En foi de quoi je suis signé. D Barrère, vicaire de Gan ».  Marguerite de Marca mourut en 1714 dans un âge très avancé, comme le déclare Arnaud de Labarte dans son testament du 3 Janvier 1719. Arnaud de Labarte eut deux enfants de Margueritte de Marca :

Le premier mourut à 17 ans, et l'autre à 21. L'un d'eux s'appelait Galactoire.

N’ayant plus de descendant survivant, il institua pour héritière Jeanne d’Esquille, son arrière nièce. La succession ne fut liquidée qu'au bout de plusieurs années.

Le mariage de cette dernière eut d’ailleurs lieu « de son consentement » et il lui avait constitué dès celui – ci une dot de 30.000 livres, somme très importante à l’époque.

Cette branche de la famille de Labarte était devenue Ossaloise puisqu’elle résidera presque sans interruption à Arudy, et s’éteindra avec Elisabeth de Labarte, née le 19 mai 1705 à Arudy, propriétaire de l’abbaye laïque d’Arudy (actuelle maison d'Ossau et musée), morte le 21 mai 1781 sans postérité de son époux François de Lussagnet (fils de Jacques de Lussagnet (de Montaut), et de Dlle d’Arrusailh), fille elle - même de Pierre de Labarthe (° vers 1660), abbé laïc d’Arudy, et de Marie d’Espalungue (° le 24 avril 1661 à Louvie Juzon), laissant pour héritier son parent Jean-Raymond de Courrèges d’Agnos, dernier seigneur d’Arudy, de 1784 jusqu’à la tourmente révolutionnaire. Les Courrèges étaient une vielle famille Béarnaise très présente en vallée d’Ossau, et possessionnée à Arudy, Sainte-Colome, ….. etc.

Famille « d’Esquille » :

3) Jeanne d’Esquille, Vicomtesse puis Comtesse de Rébénacq, unique héritière de son grand-oncle Arnauld de Labarte, était fille de Jean d’Esquille, seigneur de Somberraute et de Lannevieille, Conseiller du Roy en ses Conseils, Président à Mortier en la Cour du Parlement de Navarre, et de Louise d’Ibos . Elle épousa 6 avril 1672 François de Pas de Feuquières, qui suit ;

Famille « de Pas de Feuquières » :

3) François de Pas de Feuquières, Lieutenant Général du Roy, Gouverneur du Royaume de Navarre et du pays souverain de Béarn, Lieutenant Général de la province de Toul, Ambassadeur extraordinaire auprès du Brandebourg, fils d’Isaac de Pas, Marquis de Feuquières, Lieutenant Général, Gouverneur de Verdun, Conseiller d’Etat, Vice Roy en Amérique, Ambassadeur en Espagne, et d’Anne Louise de Gramont (fille elle - même d’Antoine II de Gramont et de Louise de Roquelaure). C’est pour ce dernier que les seigneuries de Bescat et Rébénacq seront réunies en 1691 avec la seigneurie de Saint Colome, l’ensemble formant dorénavant le Comté de Rébénacq. Il avait épousé le 6 avril 1672 Jeanne d’Esquille, qui testa le 24 septembre 1719, instituant pour héritière du Comté de Rébénacq sa fille ainée Catherine Charlotte de Pas de Feuquières.

4) Catherine Charlotte de Pas de Feuquières (née en 1672, morte le 19 juillet 1739), Comtesse de Rébénacq, épousera le 17 février 1698 Louis Nicolas Le Tellier de Louvois, qui suit.

Famille « Le Tellier de Louvois » :

4) Louis Nicolas Le Tellier de Louvois, Marquis de Souvré (né le 23 janvier 1667, mort le 10 décembre 1725), Lieutenant Général pour le Roy en ses Royaume de Navarre et province de Béarn, second fils du célèbre ministre de la guerre de Louis XIV, François Michel Le Tellier, Marquis de Louvois et de Barbézieux, (né le 18 janvier 1641, mort le 16 juillet 1691) qui avait épousé le 19 mars 1662 Anne, Marquise de Courtenvaux. Il deviendra Comte de Rébénacq par son mariage le 17 février 1698 avec Catherine Charlotte de Pas de Feuquières, et sera donc possesseur vers 1700 de la seigneurie de Bescat. Ils eurent un fils :

5) François Louis Le Tellier, Marquis de Sauvré, Comte de Rébénacq, Lieutenant Général des armées du Roy, né le 8 septembre 1704, mort le 25 novembre 1767, qui épousa en secondes noces Jeanne Françoise Dauvet, Dame des Marests, morte le 16 décembre 1732, et fille de François Dauvet, baron de Boursault. Ils furent parent de plusieurs enfants dont:

6) Françoise Aglaé Sylvie Le Tellier de Souvré, Vicomtesse de Rébénacq, née le 21 septembre 1727 à Paris, morte le 3 mai 1778 à Paris, épousa le 10 mars 1747 Alexandre Louis de Saint Chamans, qui suit.

Famille « de Saint Chamans » :

6) Alexandre Louis de Saint Chamans, Marquis de Saint Chamans et de Montaiguillon, Vicomte de La Barthe et de Rébénacq par son mariage, seigneur de Villenauxe, Lieutenant Général des Armées du Roy le 17/12/1759, né le 31 janvier 1726, fils d’Antoine Gailliot de Saint Chamans, Marquis de Montaiguillon, Maréchal de Camp des Armées du Roy, Gouverneur de Puy-Laurent, né le 1 septembre 1685, mort le 18 juin 1731, qui avait épousé en 1712 Marie Louise Larcher. Elle fut mère d’au moins une fille et un garçon qui suit :

7) Amans de Saint Chamans, Vicomte de Rébénacq, né le 6 mai 1754 à Paris, mort le 7 juin 1839 à Bouchy le Repos (51), Capitaine de Cavalerie au Régiment de Royal-Champagne, dernier seigneur de Rébénacq avant la révolution, qui semble ne point avoir eu d’enfants de son mariage (le 11 mars 1805 à Paris) avec sa cousine Marie Françoise Geneviève de Saint Chamans, née le 31 juillet 1774 à Paris, morte le 7 mars 1853 à Bouchy le Repos (5).

Lors de la révolution, en 1793, les biens Béarnais du Vicomte de Rébénacq furent saisis et revendus en biens nationaux après morcellement. Ses nombreux biens sis à Bescat trouvèrent donc de multiples et autres propriétaires.

D)
XVIII° siècle :
Famille « de Nogué » :

Vers 1725 / 1730, le Comté de Rébénacq n’apparaît plus en Comté mais en Vicomté et la seigneurie de Bescat semble en avoir été démembré. De fait, la seigneurie de Bescat avait du être détachée peu avant du Comté de Rébénacq et revendue car, vers 1730, Jean Pierre de Nogué (dit de Médévielle), semblant être issu de la célèbre famille « de Noguès » si présente au parlement de Navarre, est qualifié de seigneur de Bescat. Semblant être originaire de Bayonne ou résida toujours une majeure partie sa famille, il a du naître vers 1695, et se maria vers 1725 (semble t’il) avec Jeannette (Jeanne Marie) de Medablon (ou Medalou), dont il eut plusieurs enfants et entre autres: François de Nogué, Secrétaire du Roy, seigneur de Sévignacq (était – il également seigneur de Bescat en continuité de son père ?), et autres lieux dans la Sarthe, né le 2 juillet 1727, mort en 1798, homme à la réputation de grande fortune, qui épousa le 28 novembre 1749 à Bayonne (64) Orosie (Jeanne Oroise) de Laborde, née le 27 février 1717, morte le 3 avril 1792, fille de Jean Pierre (de) Laborde (° vers 1673, mort en 1739, citoyen de Bayonne, négociant en Laines, qui s'installa à Jacca en Espagne, puis à Paris comme usurier vers 1717), et de Marguerite d’Aleman de Sainte Croix (°e 12 octobre 1687), et sœur de Jean Joseph de Laborde, célèbre financier et banquier de la cour, dont il eut deux fils (peut être trois ? En effet un troisième fils serait partit à La Réunion et aurait fait souche) et quatre filles au moins (Mmes Dupleix de Bacquencourt, Bourrée de Corberon, Pinon de Quincy, et Roslin d’Ivry, martyre de la révolution et guillotinée en 1794).

Jean Pierre de Nogué avait – il acquit la seigneurie de Bescat ?? Son fils ainé, conseiller au Parlement de Paris, mourut dans la fleur de l’age, et le second Jean François Joseph de Nogué, seigneur de Sévignacq et de Meyracq, également conseiller au Parlement de Paris lors de sa jeunesse, mort en 1818, vécut la plus grande partie de sa vie à Oloron, chez son oncle Pierre de Nogué, dont il avait épousé vers 1790 la fille Marie Thérèse, née vers 1770, dont il eut :

a)   Une fille, Fanny de Nogué, devenue Madame Augustin Henri Caillard d’Aillières)

b)  Et un fils, François Adolphe Marie de Nogué de Meyrac, décédé le 2 mai 1853, qui épousa en 1841 Catherine Françoise Perrine Marie Agard de Mosbourg, dont il eut postérité qui continua la famille.

Les Nogué et leurs descendants, partis dans la Sarthe, ont, depuis près de deux siècles, disparu du village de Bescat et de ceux alentours.

Cependant, une autre branche de cette famille de Nogué avait dû subsister, quoique très pauvre, non loin de Bescat puisqu’ entre 1801 et 1825 l’on rencontre à Ogeu une famille dont l’état civil était «Nougue de Bescat ».

Enfin, précisons que, tout au long du XVIII° siècle, et ainsi que l’indique la carte de Cassini, le seigneur de Bescat résidait dans une bâtisse sise entre Rébénacq et Bescat, sur le côté de la route menant de Rébénacq à Sévignacq, probablement proche du site du petit château XIX° actuellement dénommé « Balagué », lequel est maintenant sis sur la commune de Rébénacq. Cet emplacement semble assez précis lorsque l’on cale en transparence, après l’avoir mise à la même échelle, la carte de Cassini sur une carte « d’état-major » contemporaine au 25.000°. Il semble bien ne rien rester des bâtiments indiqués sur la carte de Cassini. En tous cas, nos investigations sur place ne nous ont rien révélé.

Nous ne savons pas ce qu’étaient devenus les biens Bescatais de la famille de Nogué dans la seconde moitié du XVIII° siècle. Selon toute vraissemblance, ils les avaient soit morcelés, soit revendus au Saint-Chamans, Vicomtes de Rébénacq, dont les biens sur la commune étaient déjà conséquents.

E)
Au XVIII° siècle, rappelons encore :

L'on doit probablement pouvoir rattacher à des branches collatérales oubliées de la première famille seigneuriale de notre village les personnages suivants:

1) Jeanne d’Abescat, née en 1753, décédée le 29 novembre 1791 à Taron (64), qui épousa le 21 février 1770 à Taron également Jacques Toulet, laboureur propriétaire, né vers 1746, décédé le 22 janvier 1746 à Taron, fils de N. Toulet qui épousa vers 1744 Marie de Prat (elle – même fille d’Anselme de Prat « d’une famille de petite noblesse originaire de Taron » et de Marie de Bascaries), dont une nombreuse postérité.

2) Claude Théophile de Bescad, témoin au mariage de Jean Baptiste de Caupenne (1711 – 1788) et de Marie Charlotte de Menou (morte en 1767, dont la mère était une Charritte).

3) Ou encore Martine Dabescat, née vers 1820, morte le 28 janvier 1863 à Lalongue (64), qui épousa vers 1845 Jean Dufau, né le 28 novembre 1807 à Aubous (64).

Effectivement l'on peut penser (s'il ne s'agit d’une famille homonyme) que ces différentes personnes sont  les derniers rejetons de l'antique famille « de Bescat » disparue depuis près de trois siècle de notre village, et sans doute éparpillée alors en Béarn et Aquitaine. Elle serait alors tombée en désuétude et quenouille sociale en quelques générations, comme de nombreuses famille Béarnaises d’alors lorsqu’elles n’allaient point chercher des postes ou fonctions « de robe » au Parlement de Navarque ou ne tentaient l’aventure militaire hors du Béarn.

Il faut aussi préciser, et avec la même analyse, qu’à la cette époque l’on rencontre aussi des personnages du même nom en Charente et Charente Maritime, régions d’où ce nom ne pouvait être issu. On cite notamment François d'Abescat, né à Cognac en 1738, curé de Montendre et de Chardes, annexe de Montendre, de 1776 à avril 1791, insermenté sous la révolution et dénoncé en mai 1791 au district pour « conduite et propos séditieux » par son successeur élu constitutionnel à la même date, Benoît Lafon, curé de Vallet. Pour sa sécurité il dû fuir sa cure, émigra peu après en Espagne, puis rentra en France quelques années plus tard (après le 9 thermidor), et mourut vicaire à Cognac, le 8 mars 1806. Ses meubles avaient été saisis et vendus en avril 1794.

Certains membres de la famille avaient-ils changé de région et fait souche en Charente et Charente-Maritime deux siècles plus tôt, et avaient-ils alors conservé l’orthographe de l’époque ; ou bien s’agit-il d’homonymes originaires du Gers, de la Haute Garonne et de l’Ariège, départements ou l’on rencontre parfois ce patronyme sous ses différentes formes dans la petite paysannerie de différentes communes, du XVI° au XVIII° siècle.

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Chapitre 8 - PERSONNAGES – RECENTS ET CONTEMPORAINS

Divers :

Depuis le début du XIX° siècle, et hormis quelques maires, les de seuls « Bescatais » ayant été retenu par leurs contemporains et l’histoire semble être les suivants :

A) Pierre Cahriorbe :

Nous retranscrivons sa biographie telle qu’inscrite au « Panthéon de La Légion d’Honneur » :

« Pierre CAHRI0RBE, fils de Jacques Cahriorbe et de Marie Courrèges, son épouse, est né a Bescat (Basses-Pyrénées), le 2 juin 1845. Incorporé au 88e régiment d'infanterie, le 22 juin 1867, comme jeune soldat, M. Carriorbe a été promu caporal le 11 septembre 1867, lieutenant le 25 décembre 1870, capitaine le 5 janvier 1871 et élevé au grade de chef de bataillon'en 1897. M. Carriorbe a fait avec distinction la campagne de 1870-71. Nommé chevalier de la Légion d'honneur, par décret  du Président de la République, le 9 juillet 1892, sur la proposition du Ministre de la Guerre, il avait accompli vingt-cinq ans de services et deux campagnes. »

B) Lavignolle :

Issu de la riche famille industrielle dont il a été parlé par ailleurs, il figure dans une notice publiée par la mairie comme Châtelain, député, et représentant de Bescat.

Il était effectivement propriétaire de l’importante maison dite « Château Lavignolle », mais nous ne trouvons aucune trace de lui en tant que député. Par contre, quelques décennies plus tard Hermann Lavignolle deviendra Conseiller Général, mais il n’habitait pas Bescat.

L’on voit, hélas, qu’un passé riche en hommes illustres, ou régionalement de premier plan, semble n'avoir laissé, aux XIX° siècles et XX° siècles, aucun autre personnage méritant d’être cité dans la présente notice.

Les Maires :

Peu d’entre eux ont marqué leur époque, ni en bien, ni en mal.

Citons cependant :

-      Medalou, Maire en 1817 ;
-      Lavignolle, Maire en 1821 ;
-      Jacques Mesplée, Maire en 1823 ;
-      Michel Catruilet, Maire en 1829 ;
-      Casteigt, Maire en 1857 ;
-      Jacques Crescent, Maire en 1863 ;
-      Joseph Arribe, Maire en 1888 ;
-      Casteigt, Maire de Bescat en 1897, officier du mérite agricole pour ses initiatives prises dans ce domaine. (décret du 12 janvier 1897) ;

Les derniers maires ont été et sont :

-      De 1995 à 2001 : André Batmale ;
-      De 2001 à 2008 : Félix Lourteig ;
-      De 2008 à 2014 : Félix Lourteig ;

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Chapitre 9 – LA PAROISSE DE BESCAT

Du XIV° au XVIII° siècle, l'église de Rebenacq dépendait de  la paroisse de Bescat, dont elle était considérée comme une annexe.

Après le concordat, au début du XIX° siècle, l’église de Rébénacq sera détachée de celle de Bescat, formant une nouvelle paroisse.

A partir de 1928, devant le manque de prêtres, les églises de Bescat, Sévignacq et Meyracq seont réunies pour ne former plus qu'une seule paroisse.

L'église de Meyracq sera supprimée après la dernière guerre.

Bescat et Sévignacq formerons alors une paroisse dont le siège sera à Sévignacq, et dont l'église de Bescat est la succursale.

Prêtres rencontrés :

-      1520 : Jean de Pessartou, curé de Bescat, qui se plaint de perturbations pendant les processions ;
-      1753 : de Bitaubé, Abbé ;
-      1754 : Jean d’Abbadie, Abbé ;
-      1790 à 1973 : Benoit, Abbé, réfractaire ;
-      1792 et 1793 : Lizier Lafourcade, Vicaire, réfractaire ;
-      1803 : Simon Lapenne, Abbé, concordataire ;

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Chapitre 10 – LA PRESENCE DES CAGOTS

Précisons qu’à cette époque (1347), et comme les villages de Buzy, Izeste, et Rébénacq, le village de Bescat hébergeait en outre de nombreuses familles de « Cagots » qui formaient une communauté isolée dont les populations se méfiaient.

Les documents qui nous sont parvenus citent fréquemment au XVI° et au XVII° siècle « la crestia de Bescat » ou « la communauté de cagots de Bescat ».

Ces familles n’étaient d’ailleurs pas comprises dans les dénombrements de population du fait qu’elles vivaient sur le territoire du village, mais à l’écart de celui – ci, coupés du reste de la communauté, et le plus souvent dans des huttes au fond des bois.

Ces dernières familles, si l'on analyse certains patronymes caractéristiques présents de nos jours, semblent avoir encore des descendants dans nos ruelles et surtout dans nos hameaux …….

Mais qui étaient ces « Cagots » ?

Il est communément admis qu’ils étaient descendants des goths refoulés par les rois Mérovingiens au VI° siècle.

Mais sans doute d’autres communautés avaient dû ultérieurement s’y agréger :

-      Wisigoth refoulés par les avancées Arabe aux VIII° et IX° siècles ;
-      Populations Aragonaises venues en nombre sous le gouvernement de Gaston IV de Béarn, dans la première moitié du XII° siècle ;

Certains métiers leurs étaient réservés : Cantonniers, Bucherons, Soins aux Lépreux, …. Etc.

Dès le XVI° siècle, ils forment une communauté nombreuse, et les tensions avec les autres habitants ont laissé de nombreuses traces dans les minutes du Parlement à Pau.

Durant la seconde moitié du XVII° siècle et tout au long du XVIII°, surtout grâce à l’influence de l’église, mais aussi du fait de la pression du pouvoir central, ces familles cagotes intégreront peu à peu les communautés villageoises ;

Mais les méfiances restaient encore nombreuses : En effet, ils souffraient encore de dispositions qui leur étaient communes avec celles imposées aux lépreux qui nulle part en France  ne pouvaient jouir de la vie commune, et qui dans les églises occupaient le fond de l'édifice, dans la partie qui est située sous les cloches, ainsi qu'il avait été spécifié dans les conciles des premiers siècles.

On constate cette disposition, en ce qui concerne les cagots, en particulier pour les églises d'Argelos, Bescat, Saint-Pé de Bigorre, etc., où les cagots étaient nombreux, et ou les archives nous permettent de connaître avec certitude la place qu'occupaient ces malheureux. 

A Bescat, les cagots s'y tenaient, vraisemblablement, dans une sorte de petite chambre située sous les cloches, et à laquelle on accédait directement par une porte au fond de l'édifice. Ils ne pouvaient ni entrer, ni sortir en même temps que les autres paroissiens.

De la même façon, ils avaient droit à un emplacement à part dans le cimetière.

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Chapitre 11 – LES BESCATAIS

Nous citerons ici les principales familles rencontrées, au fil de nos recherches, comme résidentes à Bescat :

1)   Les vieux noms des états civils de Bescat :

Au XIV° siècle: ;
Carrere; Casteg; Catrioo (ou Caterhau); Fonteas; Fortagut; Lortet; Medebiele; Mazère; Maluquer; Masonave; Mesplé; Meyracq; Porte (ou Parte);

Au XVI° siècle:
Abet (e); Capdevielle; Casajus; Fondeyre; Laborie; Lafourcade; Lafouresse; Lapenne; Pujou;

Au XVII° siècle:
Bille; Catruillé; Fondeyre;

Au XVIII° siècle:
Abel; Bourda; Bourroutaa–Casajus; Campagne; (de) Carrere; Casamajor – Bégarie; Casteig; Catruillé; Costemale; Darreglade; Fondeyre; Liets; Mazeres; Miedouge; Miedouge–Lahon; Nicole; Pourtau – Penne; Sallanave ou Salanave;

Au XIX° siècle:
Abel; Argelas; Arribe; Batmale; Berges; Bonnecaze; Bonnefou; Bourroutaa–Casajus; Briole; Camjusaa–Vignau; Campagne; Carrere; Carriorbe; Casteigt; Crescent; Fondeyre; Hondaa; Lacrouts; Lasserre; Lavignolle; Liets; Mazeres; Mesplée; Medalou; Miedouge; Miedouge–Lahon; Nogue–Campagne; Palaslane; Pourtau–Penne; Sallanave ou Salanave; Tourrucou; Turon;

Beaucoup de ces familles sont encore représentées de nos jours, et étaient durant ces époques et du fait des mariages intercommunaux, parfois représentées également dans les communes voisines. En effet les registres des mariages font apparaitre qu'outre Bescat, les conjoints étaient très souvent choisis dans les villages les plus proches, tels Buzy, Sévignacq-Meyracq, Arudy, ou Rebenacq, puis parmi les villages Ossalois plus distants tels Ogeu, Eysius, Bielle, ou Louvie-Juzon, mais très rarement plus loin.         

Les plus anciennes de ces familles, partout présente dans le village au cours des sept derniers siècles, et ayant toujours joué un rôle majeure au sein de cette communauté, sont sans nul doute les familles Carrere; Casteig; Catruillet; Fondeyre; Mazère; et Mesplée.

2)  Les milices villageoises au moyen âge – La contribution à l’effort militaire, en 1376 :

Du XIV° au XVI°, Chaque village du Béarn devait fournir et tenir à disposition du Vicomte des hommes d'armes et leurs assistants. La montre de 1376 nous montre que le nombre de ceux – ci étant d'environ deux pour trois feus payant l'impôt. Bescat recense (commission d'Ossau):

        - Guilhem de Masoo Naue: Equipé de bouclier et bassinet;
        - Bertran de Carrere: Archer, équipé d'un bassinet;
        - Johanet de Mespler: Equipé de bouclier et bassinet;
        - Meyrac: Archer, équipé d'un bassinet;
         
Mais aussi comme servant l'armement:

        - Bertran de Fontaa: Equipé de bouclier et bassinet;
        - Nabar de Parte: Equipé de bouclier et bassinet;
        - Domengaa de Fortagut: Equipé de bouclier et bassinet;
                - Ramon de Caterhau: Equipé de bouclier et bassinet;
                 
Tous ces hommes ne venaient pas forcément de Bescat même. Chaque village pouvait avoir recours à d'autres recrues négociées dans les villages ou les villes voisines. Certains ont aussi pu faire souche dans le village. C'est une hypothèse que l'on peut envisager en ce qui concerne la famille Carrère, si présente au fil des siècles dans notre village.

Le bassinet était une sorte de petit canon à main chargé avec des billes de plomb et datant du 1° quart du XIV° siècle, ancêtre de l'arquebuse. Ces hommes étaient donc bien équipés, d'armes récentes.

3)  Le recensement des feux en 1385 :

-      L'ostau de P. d’Abescat seigneur de l'abbaye laïque
-      Maison de P. de Mesplé
-      Maison d'Aramon de Catrioo
-      Maison de Nabar de Porte
-      Maison de Guilhemolo de Lortet
-      Maison de Bertran de Medebiele
-      Maison de Potz
-      Maison de Bertran de Carrere
-      Maison de Bertran de fonteas
-      Maison de Conde Mazère
-      Maison de Maluquer
-      Maison de Guilhem de Masonave
-      Maison de Bernât de Casteg

4)  Partage de terres en 1553 :

Il a été conservé un document relatant des partages de terres sises à Bescat signé devant Jean d'Abbadie, recteur d'Arudy, sur lesquels apparaissent les noms suivants :

-      Guailhard de Lafouresse ;
-      G de Pujou ;
-      G de Lafourcade ;
-      G de Capdevielle ;
-      Bertrand de Laborie ;
-      Joanette Lapenne ;
-      Bertrand d'Abet ;
-      Ramon de Casajus.

Il est important de préciser, concernant les noms Béarnais du XIV° au XVII° siècle, qu’ils étaient presque toujours précédés d’une particule. Cette coutume n’était l’expression d’aucun caractère nobiliaire.

5)  Les autres personnages rencontrés :

Quelques autres personnages Bescatais divers ont également laissé traces dans l’histoire, on peut ainsi citer par ordre chronologique :

·        Le 7 décembre 1753, l’abbé de Bitaubé était prêtre et vicaire de Bescat. Il participa à diverses réunions diocésaines ayant lieu à Buzy et traitant de cette paroisse dont il était l'un des administrateurs en l'absence du curé ;
·        Et peu après : Jean d’Abbadie, prêtre en 1754 ;
·        Casaubon, abbé de Bellocq, et le père Lavau, prêtres réfractaires se cachent à Bescat en 1795 ;
·        Simon Lapenne, prêtre concordataire en 1803 ;
·        Bergeret, instituteur en 1803 ;
·        Augustin Berges, natif de Bescat, douanier de son état dans les Pyrénées – Atlantiques, qui termina sa carrière le 19 décembre 1835 ;
·        Henri Argellas, natif de Bescat, qui s’expatria au Chili dans la seconde moitié du XIX° siècle ;
·        Monsieur Camy, nommé instituteur à Bescat en 1903, qui laissa une très bonne mémoire ;

6)  Chronique judiciaire :

La chronique judiciaire Bescataise est peu étoffée :

Le seul élément marquant que nous avons relevé est l’arrestation, le 21 avril 1888 d’un gendre (dont on taira le nom) qui avait assassiné son beau – père d’un coup de couteau.

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Chapitre 12 – EVOLUTION DU VILLAGE ET DE SA POPULATION

En 1385, Bescat ne comptait que 14 feux, c'est-à-dire environ 63 habitants si l’on retient la moyenne communément admise de 4,5 habitant par feu.

Pendant près de deux cents ans elle resta à peu près stable puisqu’en 1570, lors des guerres de religion, le village ne déclarait que 12 feus au Parsan d’Ossau, soit environ 56 habitants.

Durant les siècles suivants, malgré les épidémies et famines, cette population s’est continuellement et fortement développée pour atteindre un point culminant de 572 habitants entre 1836, et 1846.

Depuis, la commune, subissant l’exode rural et les pertes de la « grande guerre », s’est installée dans un continuel déclin, au point de ne comprendre plus qu’environ 260 habitants aujourd’hui.

Cette dernière population est à peu près stable depuis une trentaine d’années, les nouvelles constructions de résidences principales, essentiellement implantées le long et en continuité de la route d’Ossau reliant Bescat à Sévignacq–Meyracq, venant tout juste compenser les maisons villageoises se transformant en résidences secondaires ou réduites à l’abandon.

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Chapitre 13 – LA VIE DE NOSTRE VILLAGE

a) Son économie :

Son activité reste essentiellement agraire. De nombreuses fermes sont encore en activité, et pratiquent tant soit la culture que l’élevage. Une activité pastorale subsiste également, et il s’affine, à Bescat, l’un des meilleurs fromages de brebis de la vallée

Nombre de villageois sont partis vers de plus grandes agglomérations, et nombreux sont ceux qui vont travailler dans les zones urbaines de Pau ou d’Oloron.

An XIX° siècle, le village comprenait trois commerces ;

Après la seconde guerre mondiale, il n’en restait plus que deux, des débits de boisson ;

Le dernier d’entre eux a fermé il y a quelques années. Il n’y a donc plus de commerce de proximité. Tout juste, un boulanger ambulant passant deux fois par semaine, appelant ses clients de son klaxon …..

Une nouvelle activité de gîtes ruraux se développe.

L’on compte également deux entrepreneurs de travaux, dont l’un d’une certaine importance locale, ainsi qu’un guide de montagne réputé.

b) Sa vie sociale :

Ecole :

Vie associative :

Association des personnes âgées / 3° âge …….

Autres associations.

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Chapitre 14 - L’AVENIR DE NOSTRE VILLAGE

Il faudrait une révolution des mentalités locales pour que les « fastes » simples mais riches de la Bescat d’antan reluisent à nouveau des feux du passé, et que se ravivent les traces locales de la riche histoire Ossaloise.

Hélas, rien ne laisse imaginer un tel avenir.

Pourtant, un peu partout, le développement de la volonté des collectivités territoriales vers un appel à la culture et au tourisme « vert », la multiplication des écrits et des ouvrages spécialisés, la restauration d'un grand nombre de bâtiments non encore disparus, laisseraient pourtant augurer d’un réel effort général de conservation de cette mémoire.

Sans doute cela est – il vrai pour d'autres villages !

Mais il semble peu probable que dans un proche avenir Bescat évolue dans ce sens !

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Chapitre 15 - CONCLUSION

La petite bourgade, inconsciente, s’est lentement et paisiblement endormie. Elle a progressivement et inéluctablement jeté aux déchets les stigmates de son riche passé, et oublié ses engagements partisans qui en faisait un exemple parmi les communes avoisinantes.

Elle s’est endormie, retrouvant l’anonymat des communes sans histoire si nombreuses dans la cartographie contemporaine.

Sans mémoire, et bientôt sans passé, Bescat deviendra-t-il un simple lieu de passage qui un jour prochain « ne vaudra plus le détour » ?

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Chapitre 16 - NOTE CONCERNANT NOS SOURCES ……..

La présente notice est une synthèse des écrits, documents et actes que nous avons pu trouver. Nous avons systématiquement vérifié la qualité de ces informations.

Toutes nos sources semblent donc authentiques, et les erreurs que ces pages pourraient contenir ne proviendraient que de la retranscription de celles commises par d’autres auteurs, que nous n'avons pas décelé, et dont nous sommes inconsciemment servis.

Principales références :

-      Ensemble d’ouvrages généalogiques ;
-      Histoire de Béarn, par Pierre de Marca ;
-      Histoire du Béarn", par Tucoo-Chalat ;
-      Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle - T. 16 - T16, par Gustave Chaix d’Est-Ange ;
-      Armorial de Béarn, par E. de Jaurgain, puis Dufau de Maluquer ;
-      Revue de Béarn, Navarre et Lannes. Partie historique de la Revue des Basses-Pyrénées et des Landes, 1884, 1886 ;
-      Sismondi, Guichardin, Mémoire de Martin du Bellay, Le Panégyrique de Louis de la Trémouille, etc.
-      Les Huguenots en Bigorre : documents inédits – texte préparé par Ch. Durier,... , et annoté par J. de Carsalade Du Pont, 1884 ;
-      Les Huguenots dans le Béarn et la Navarre g documents inédits publiés pour la Société historique de Gascogne et annotés par A. Communay, 1885 ;
-      Fonds franç., vol. 21512, n° 1051 ;
-      Archives des Basses-Pyrénées, E. 1735, E. 2001, E. 2003 ;
-      Histoire de Bearn et Navarre par Nicolas de Bordenave,... , publié pour la première fois, sur le manuscrit original pour la Société de l'histoire de France par Paul Raymond ;
-      Bulletin de la Société de Borda, 1861, 1924 ;
-      Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Pau, 1871, 1872, 1876, 1877, 1891, 1892, 1911 ;
-      Un baron béarnais au quinzième siècle [Gaston de Foix, seigneur de Coarraze]. [Traduction] textes en langue vulgaire traduits et publiés par V. Lespy,... et P. Raymond,..., 1878 ;
-      Le livre des syndics des Etats de Béarn : (texte béarnais). T.1 publié pour la Société historique de Gascogne par Léon Cadier,... (1e partie) et par Henri Courtault,... (2e partie), 1889 ;
-      Etudes historiques et religieuses du Diocèse de Bayonne, 1893, 1896, 1897, 1901 ;
-      Inventaire sommaire de Archives du Gard - série E tome 2, publiée par E. Bligny-Bondurand ;
-      Société de l'histoire de France, 1873 ;
-      Journal de Pierris de Casalivetery, notaire royal de Mauléon de Soule : (texte gascon) g publié et annoté pour la Société historique de Gascogne par Jean de Jaurgain ;
-      Revue de Saintonge & d'Aunis, publiée par la Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Commission des arts et monuments historiques de la Charente- Maritime et Société d'archéologie de Saintes ;

-      Bulletin de la Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, par Mme Z. Mortreuil, 1891, 1907 ;

-      Archives historiques du département de la Gironde, T12, 1870, par Jules Lépicier, T20, 1880 ;

-      Recueil des travaux de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Agen, 1913 ;

-      Histoire de la vallée d'Ossau, par l’Abbé F. Capdevielle :

-      1900, canton d'Arudy ; 2000, canton d'Arudy ; Les crestadous, par René Arripe ;

-      Le nom de famille en béarn et ses origines, par Régis de Saint Jouan ;
-      Oloron et le consulat sous le premier Empire, par Staès ;
-      Dictionnaire topographique Béarn-Pays basque, par Paul Raymond ;

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